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Rythmes scolaires : l'acte II du mariage pour tous

A 6 mois des élections municipales ; l'UMP lance une campagne massive de tracts contre la réforme des rythmes scolaires. Jean-François Copé a dévoilé son objectif à l'Assemblée nationale cet après-midi : le report de la réforme ou la démission du ministre.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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L'alternative
est claire pour le président de l'UMP. Jean-François
Copé a clairement prévenu Vincent Peillon, en conclusion de son intervention à
l'Assemblée : "reportez cette réforme, avant que la colère du peuple
de France vous oblige à démissionner." La stratégie
du président de l'UMP est limpide en vue des municipales, il s'agit d'axer
la campagne sur les impôts.

Impôts nationaux,
qui pèsent lourd sur le pouvoir d'achat des classes moyennes, impôts locaux,
que les maires vont devoir charger pour appliquer cette réforme dans le temps
imparti. Impôts toujours,
que la droite fera immanquablement rimer avec gauche au pouvoir. L'argumentaire
est assez simple, et donc efficace.

Et pour ce faire, la droite compte réveiller
la contestation issue du mariage pour tous.

Cette
mobilisation avait été extrêmement positive pour l'UMP. Même si une
fois la loi votée, la droite a du progressivement lâcher prise sur ce sujet. L'électorat qui
a battu le pavé contre cette réforme connaît désormais le goût enivrant de la
manifestation de masse. D'ailleurs, parmi
ces manifestants, les plus âgés nourrissaient une certaine nostalgie de la
mobilisation pour l'école libre de 1984. La réforme
des rythmes scolaires leur offre l'occasion de tenter de rééditer la
performance.

L'école
étant l'un des sujets de prédilection de cet électorat, des grands parents aux
plus jeunes. L'avertissement
de Jean-François Copé ne relève pas de la parole en l'air, l'UMP  va bien mobiliser pour obliger le gouvernement
à renoncer à sa réforme. Preuve supplémentaire
de la pertinence du sujet, en même temps que Jean-François Copé envoie des
tracts dans les fédérations UMP, à Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet lance un
site internet pour recueillir tous les témoignages négatifs sur la mise en
place des rythmes scolaires.

Face à l'offensive de la droite, la majorité semble
un peu démunie.

Il est vrai
qu'il est plus facile de regrouper les mécontents que les satisfaits. Un mois
après la mise en place de ce nouveau système, rares sont les parents à crier
leur enthousiasme. Ils sont au
mieux indifférents, sans commentaires, au pire patients. L'évaluation
précise de la réforme réclame du temps. Vincent
Peillon ne peut que s'attaquer à la crédibilité de ses accusateurs. Ce sont eux
qui ont "détruit" le système scolaire, accuse le ministre de l'éducation.
Vincent Peillon ne peut que s'en remettre à la patience des parents, sachant
que les enseignants n'apprécient pas de devoir travailler une matinée
supplémentaire par semaine.

Le débat ne
fait que commencer, pour l'instant, la droite occupe le terrain.

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