Sénat : l’avertissement à Nicolas Sarkozy ?
Il y a les éléments mathématiques, et les éléments politiques.
Sur le plan arithmétique, le fait que la gauche ait gagné toutes les élections locales, depuis 2007, ne pouvait qu’être retranscrit par le vote des grands électeurs.
Sur le plan politique, le reflux des élus locaux et ruraux était lui aussi annoncé.
Les nombreux sans étiquette, qui votent traditionnellement à droite, étaient assez remontés contre deux réformes spécialement attribuées à Nicolas Sarkozy, la réforme des collectivités locales, et la suppression de la taxe professionnelle.
Sans entrer dans le clivage droite gauche, il y avait donc deux bonnes raisons pour justifier ce recul de l’UMP.
De l’UMP… ou de la droite…
Hé bien de l’UMP, Catherine, qui perd une dizaine de sièges .
Et qui en perd au profit de dissidents, comme Pierre Charon à Paris, ou jacques Gauthier dans les Hauts de Seine.
Bien sûr, ces anciens dissidents ne manqueront pas à la majorité présidentielle au moment de la désignation du président du Sénat, mais cela donne une mauvaise impression.
Quand certains centristes justifient leur cheminement à coté du parti du Président, par la caporalisation de l’UMP, d’autres en revanche, confient leur désarroi, face à une UMP, et un chef de l'Etat qui ont laissé faire les dissidents..
Nicolas Sarkozy avait bien vigoureusement mis en garde contre les dissidences, lors d’un petit déjeuner de la majorité, mais sans vraiment sanctionner les récalcitrants.
Ces divisions sont la cause essentielle de l’échec, a déjà analysé François Fillon hier soir.
Mais ce n’est pas l’avis des centristes.
Le président du Nouveau Centre le clamait sur tous les tons hier, son mouvement a gagné 4 sièges.
Les radicaux de Jean-Louis Borloo sont stables.
Le vent de la défaite ne serait donc pas passé par eux.
Il aurait uniquement soufflé sur le parti du président de la République.
Ce qui est en cause, selon les confidences de certains UMP, qui ne souhaitent pas le dire publiquement, c’est que Nicolas Sarkozy n’est pas en phase avec ces élus de la France rurale, la France des régions.
Cette bascule du sénat traduirait donc un problème entre Nicolas Sarkozy et sa majorité.
Oui, d’une certaine façon.
Car depuis 2007, depuis ‘l’élection de Nicolas Sarkozy, sa majorité a perdu toutes les élections intermédiaires.
Cela ne veut pas dire que Nicolas Sarkozy ne soit plus le champion de la droite pour la prochaine présidentielle, loin de là, cela veut simplement dire que sa victoire n’est pas acquise.
_ "Contrairement aux autres, je suis convaincu que ce n’est pas plié", avoue ainsi, involontairement, un sarkozyste convaincu.
Non, ce n’est pas plié, simplement certains pourraient être tentés de jouer très perso, plutôt que de porter la bonne parole élyséenne.
Nicolas Sarkozy a toujours été convaincu qu’avant la présidentielle, les grognons reviendraient dans son giron.
Les sénatoriales contredisent ce raisonnement.
Un risque que François Fillon a aussitôt essayé de contenir hier, en assurant que la bataille présidentielle commence maintenant.
Seul problème, c’est le candidat qui décide du début de la bataille, sauf que Nicolas Sarkozy est contraint, et désireux, de garder ses habits de président en exercice le plus longtemps possible.
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