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Sommet de Versailles : la guerre en Ukraine s'invite dans les débats européens... et dans la campagne électorale en France

Dans le cadre de la présidence  française du conseil de l’Union européenne, Emmanuel Macron réunit aujourd’hui et demain à Versailles un sommet capital.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président français Emmanuel Macron lors d'un discours à Paris (France) le 16 février 2022 (SARAH MEYSSONNIER / POOL / REUTERS POOL)

L'ordre du jour de ce sommet des 27 a été chamboulé par la guerre. Deux urgences au menu : la politique de défense et l’énergie. Et un espoir, celui de voir l’Europe continuer à faire de l’audace et du volontarisme qu’elle montre depuis deux semaines. Si souvent critiquée pour la lourdeur de ses procédures et ses sempiternelles divisions, l’Union a su frapper vite et fort pour sanctionner comme jamais l’économie russe, exclure ses banques du réseau de transaction Swift, et attaquer au portefeuille les oligarques et Poutine lui-même. Sans oublier un tournant historique : la décision de livrer des armes à l’Ukraine.

Il y a une réelle prise de conscience du danger, qui contraint l’Europe à repenser sa défense. Certains Etats ont opéré de véritables tête-à-queue, comme l’Allemagne qui tourne la page de son antimilitarisme pour annoncer un effort de défense sans précédent ou la Suède qui rompt avec sa neutralité pour livrer des armes aux Ukrainiens.

Emmanuel Macron entend bien profiter de ces circonstances pour relancer son projet de stratégie de défense européenne autonome. Jusque-là, il prêchait dans le désert et se heurtait à l’opposition de plusieurs États dont l’Allemagne. Il veut profiter du sommet de Versailles pour rouvrir le dossier.

Mais au-delà de l’émotion suscitée par l’agression de Poutine, on peut penser que pour l’Europe, le plus dur commence : il lui faut préserver son unité pour bâtir une défense commune, mais aussi pour conquérir son indépendance énergétique. Et on connaît les divisions entre les États prêts à couper les importations de gaz et de pétrole russe et ceux qui s’y refusent parce qu’ils en sont trop dépendants.

L'enjeu européen s’invite dans la campagne présidentielle

C'est inédit. Il y a cinq ans, en 2017, l’interminable psychodrame du Brexit avait commencé. Des candidats rêvaient de Frexit, Marine Le Pen voulait enterrer l’euro. Cinq ans après, plus rien de tout ça. Le départ du Royaume-Uni a tourné à la catastrophe et l’Europe fait de nouveau envie. Elle s’impose comme une protection, une sécurité, face à la guerre comme pour gérer le défi migratoire.

L’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie frappent à la porte. Et le candidat Macron, qui a refusé de repousser le calendrier de la présidence française, espère sans doute profiter de ce climat dans les urnes.

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