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Guerre en Ukraine : l'Italie et la République tchèque inquiètes de leur dépendance au gaz russe

Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui direction Prague et Rome où l'on redoute une flambée du prix des hydrocarbures.

Article rédigé par Olivier Tosseri - Alexis Rosenzweig
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le Premier ministre italien, Mario Draghi, à Bruxelles, le lundi 7 mars 2022. (KENZO TRIBOUILLARD / POOL)

Les prix des carburants vont encore augmenter en France en raison d'une nouvelle hausse du baril de pétrole liée à la guerre en Ukraine. L'offensive russe et les sanctions européennes contre Moscou ont aussi un impact sur les prix du gaz. L'Allemagne n'est pas le seul pays très dépendant du gaz russe, l'Italie et la République tchèque se trouvent dans une situation économique délicate.

Des entreprises au ralenti en Italie

L'impact de la guerre sur la fourniture d'hydrocarbures en Europe inquiète l'Italie. Le pays se sent particulièrement vulnérable et exposé. "Nous devons observer avec grande attention l'impact sur notre économie", a averti Mario Draghi devant le Parlement italien. Le premier impact sera celui du coût de l'énergie, qui a déjà subi une forte hausse. Le président du Conseil a rappelé la forte dépendance de l'Italie, qui importe 90% de son gaz dont 45% depuis la Russie. "C'est une erreur de n'avoir pas diversifié nos approvisionnements. Cela représente un facteur de vulnérabilité", Mario Draghi. Cette vulnérabilité n'est pas uniquement énergétique. Le gouvernement redoute qu'1% de la croissance du PIB ne soit sacrifiée cette année en raison de sanction qu'il juge trop sévères à l'égard de la Russie.

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Le coût de l'énergie inquiète également le patronat italien. "C'est une véritable mine sur le chemin de la reprise économique", a récemment déclaré le président du syndicat des dirigeants. La facture énergétique des entreprises a augmenté globalement de 42% au premier trimestre 2022 pour les PME et les PMI. Sur un an, le prix de leurs fournitures électriques a bondi de 70% et celle du gaz de plus de 140%.

Beaucoup d'entreprises ont ralenti, voire arrêté leurs activités certains jours pour réaliser des économies. Le gouvernement a donc décidé d'agir sur deux fronts. D'un côté, il débloque six milliards d'euros d'aides pour limiter les effets de l'augmentation des factures énergétiques, pour les ménages comme pour les entreprises. De l'autre, le ministre des Affaires étrangères s'est rendu la semaine dernière en Algérie pour discuter avec son homologue d'une augmentation des volumes de gaz importés.

La République tchèque dépendante du gaz et du nucléaire russes

La République tchèque est, avec la Lettonie, le seul pays de l’Union européenne à dépendre uniquement de la Russie pour son approvisionnement en gaz. La guerre en Ukraine pousse donc logiquement le pays à changer de fournisseur. Le gouvernement et les experts sont en train de se creuser la tête pour remédier à ce qui est devenu un vrai problème national.

Plusieurs sociétés ont fait faillite ces derniers mois à cause de l’augmentation continue des prix du gaz et l'invasion russe en Ukraine ne permet plus de doute. Les Tchèques, après avoir augmenté leurs réserves, envisagent désormais d’acheter du gaz à des pays éloignés, voire très éloignés, comme le Qatar ou l’Australie. Prague compte bien sur le soutien de l’UE pour faire des achats groupés, comme ça a été le cas pour les vaccins anti-covid. 

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Dans son mix énergétique, la République tchèque compte aussi beaucoup sur le nucléaire. Là-aussi il a fallu être inventif pour sortir de la dépendance à Moscou, car les deux centrales nucléaires tchèques sont de type soviétique et elles doivent toutes les deux être agrandies pour produire davantage d’électricité. Un appel d’offres pourrait être officiellement lancé dans les prochains jours pour la centrale de Dukovany, avec EDF parmi les principaux candidats.

Il y a quelques mois encore, Rosatom, le groupe public russe, était lui aussi pressenti pour ce très gros contrat tchèque. Mais finalement une loi spéciale a été adoptée par le parlement tchèque pour écarter toute société russe et chinoise pour raisons de sécurité. Cela avait suscité de nombreux débats il y a seulement quelques mois mais cela semble déjà dater du monde d’avant.  

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