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Défense, indépendance énergétique, élargissement de l'UE... La guerre en Ukraine au menu du sommet de Versailles

Après deux semaines de guerre en Ukraine, les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 se réunissent aujourd’hui et demain à Versailles. La réunion était prévue de longue date dans le cadre de la présidence française de l'Union, mais l'ordre du jour a changé depuis l'invasion russe. 

Article rédigé par franceinfo - Angélique Bouin, Bertrand Gallicher
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Drapeaux européens et ukrainiens devant le Parlement européen, à Strasbourg (Bas-Rhin) le 7 mars 2022. Illustration (LAURENT REA / MAXPPP)

Ce sommet avait été voulu par Emmanuel Macron pour lancer solennellement, dans le cadre de la présidence française de l’UE, les fondations d’un "nouveau modèle de croissance européen". Mais il a été rattrapé par la guerre en Ukraine, "un changement tectonique dans l’histoire de l’Union", est-il écrit dans le projet de déclaration des 27.

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Face aux visées expansionnistes de Vladimir Poutine, l'Élysée veut faire de Versailles le sommet du "sursaut européen". Cette crise, souligne l'entourage d'Emmanuel Macron, met au grand jour notre dépendance dans un certain nombre de secteurs, et prouve le besoin urgent d’investir massivement dans des domaines que le président français avait déjà identifié en 2017. Deux ans après son discours de la Sorbonne, le concept maintes fois développé par le président français d'"Europe puissance" n’a donc jamais été autant d’actualité, et l'Élysée espère donc que ce sommet marquera un tournant.

Priorités : investissements militaires et indépendance énergétique

La défense d’abord : les 27 dirigeants vont s’engager à investir beaucoup plus, et plus vite, ainsi qu'à financer des programmes militaires conjoints. Sur la réduction de leur dépendance énergétique avec la Russie, certains États vont pousser pour fixer une date précise à laquelle on n’achètera plus aucun hydrocarbure à Moscou. Mais la question divise les 27. Les pays les plus dépendants, comme l'Allemagne, y sont opposés, et il ne faut pas s'attendre à ce qu'un embargo soit décrété sur le pétrole et le gaz russes.

Les 27 pourraient en revanche se mettre d'accord sur les principes garantissant davantage de souveraineté européenne, et discuter de nouvelles sanctions.

En question : un nouveau plan de relance et l'élargissement de l'UE

La France va plaider pour un tel plan, sur le modèle de celui qui avait été décidé lors de la crise due au Covid-19. Mais cette fois pour amortir le coût de la crise énergétique et financer les investissements jugés prioritaires : transition écologique, défense et énergie. Ce n’est que le début de la discussion souligne, prudente, une source élyséenne. Il faut d’abord estimer collectivement ce que va nous coûter la guerre.

L'Ukraine, mais aussi la Géorgie et la Moldavie, frappent à la porte de l'UE. La France plaide pour un processus par étapes, sans précipitation. Sans ouvrir la porte à une adhésion accélérée, les 27 enverront un message très clair aux Ukrainiens, sur leur vocation à se rapprocher très concrètement de l'Union. Il y a de "nouvelles formes de partenariat à inventer", explique-t-on.

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