UMP : déjà deux candidats de rupture
Ils sont déjà deux candidats officiellement déclarés pour assumer la présidence de ce mouvement déboussolé par les affaires : Bruno Le Maire et Hervé Mariton. Leur notoriété est perfectible. Mais leur argumentaire de campagne est rodé. Ils sont candidats au nom du changement.
Pour Bruno Le Maire, invité de l’émission Questions d’info, sur la chaine parlementaire, avec Le Monde, l’AFP et France Info, « il faut tourner la page du passé. Tourner la page avec le sentiment d'impunité, parce que moi c'est ce qui me frappe. C'est-à-dire que voilà, on est en politique, donc on est au-dessus des lois, on est au-dessus des règles. Vous voulez faire un emprunt ? Vous faites un emprunt. Vous voulez un poste ? On vous donne un poste. Vous voulez un contrat ? On vous donne un contrat. Fini, assez avec ça. On tourne la page, et on rebâtit autre chose. Je me bats pour gagner, parce que je ne me tairai pas, je ne m'arrêterai pas, je ne plierai devant personne. Je veux devenir président de l'UMP pour tourner la page du passé, pour solder ces comptes qui nous affaiblissent, et pour à nouveau faire de nous la première force d'opposition en France. »
Tourner la page
Bruno Le Maire assure porter cette volonté depuis 2012. La précédente présidentielle perdue par Nicolas Sarkozy. Mais son ancien ministre refuse de préciser si cette page qu’il veut tourner est celle du sarkozysme. Bruno Le Maire refuse d’envisager l’élection de 2017, tant que l’UMP ne revient pas sur le bon chemin. « Personne ne gagnera l'élection présidentielle à droite si nous continuons comme ça. Personne. Ni Nicolas Sarkozy, ni François Fillon, ni Alain Juppé, ni un quadra. Ils peuvent tous oublier leurs espoirs, si nous ne sommes pas capables de tourner la page du passé et de reconstruire sur des bases totalement différentes. »
Miasmes et souffrances
Hervé Mariton réclame également des bases différentes, en estimant lui aussi que 2017 n’est pas à l’ordre du jour. « On a besoin de mettre de l’ordre là dedans. On a aussi besoin de retrouver du projet au centre du parti. Plutôt que passer notre temps sur les miasmes internes et les affaires de l’UMP. Si on veut gagner l’élection présidentielle en 2017, il faut que notre candidat à la présidentielle soit assez dégagé de tout ce qu’on subit actuellement. Vous imaginez un candidat au cœur de toutes les souffrances de l’UMP ? Hé bien oui ! je suis candidat à la présidence de l’UMP. Parce que je considère qu’une organisation robuste, un projet vigoureux, ça doit permettre au candidat à la présidentielle d’avoir un peu de distance avec le parti. Et de ne pas patauger dans les miasmes et les souffrances que nous vivons actuellement. »
L’UMP est mal en point, il lui faudrait peut-être un président expérimenté. Ce raisonnement nourrit les réflexions des amis de Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République livrera sa réponse après avoir longuement pesé le pour et le contre cet été.
A noter : l’intégralité de l’interview de Bruno Le Maire est diffusée sur le site de La chaine parlementaire, à 20h30. En partenariat avec le Monde, l’AFP, et France Info.
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