Vent de fronde dans la majorité
A la gauche du PS, la rupture est
consommée. Le Parti de gauche dénonce des "sacrifices "
et appelle les parlementaires à "refuser ces orientations ". Pour Jean-Luc Mélenchon, Manuel Valls est
"l'huissier de la Commission européenne ". Le Front de gauche est résolument ancré
dans l'opposition au gouvernement .
A quelques semaines des élections européennes,
la posture a sa logique. Gouvernement Valls et Union Européenne, même combat : celui d'une maîtrise des déficits que le Front de gauche juge nécessaire de
laisser filer. Comme il a refusé d'accorder sa
confiance au nouveau Premier ministre, le Front de gauche refusera son plan de
stabilité.
Posture plus complexe pour l'aile gauche du PS
Les onze réfractaires du Parti socialiste vont se
trouver au pied du mur. Le député Christian Paul se fait le porte-parole de cette partie du PS, des députés qu'il dit "attérés " et
qui, "en l'état ", jugent ces propositions inacceptables.
Le mot "en l'état" n'est pas
superflu, il laisse entrevoir un début de solution pour le gouvernement :
il doit ménager ces députés et leur offrir la possibilité de peser sur les
économies réclamées, et les allégements fiscaux que le gouvernement veut concéder.
C'est une question de forme, de présentation. Les députés socialistes sont mécontents
de ne pas avoir été consultés avant la présentation de ces mesures qui s'imposent
à eux. Ils les ont découvertes à la télévision, et non de la bouche du Premier
ministre.
Manuel Valls a réitéré son intention d'ouvrir
la discusssion avec eux. Lors des questions au gouvernement, il va falloir que
cette discussion ait lieu, et surtout qu'elle paraisse féconde. Que la main
des parlementaires y soit visible.
Pas de discussions, pas de vote
Ils ne renonceront pas à cette menace
gratuitement. Le gouvernement devra leur expliquer son
dosage, des économies d'un coté, mais aussi des mesures en faveur des plus
démunis. "Il s'agit de dépenser moins pour
faire mieux " résume Ségolène Royal dans les couloirs de l'Assemblée. Plutôt que d'adopter des "postures
individuelles", la numéro 3 du gouvernement suggère aux récalcitrants d'apporter
leurs bonnes idées au gouvernement .
Il appartient à Manuel Valls de valoriser
ces bonnes idées. C'est aussi la volonté des députés. Même s'ils sont très
remontés contre le gouvernement, les députés socialistes pressés de revenir
devant leurs électeurs dès maintenant ne sont pas vraiment nombreux.
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