Dans les coulisses de "Sur écoute", la genèse d'une série culte

C’est une formidable fresque de la ville de Baltimore qui a déboulé sur les petits écrans en 2002. Une galerie de personnages de tous les jours, l’inspecteur McNulty, le trafiquant de drogue D’Angelo Barksdale, le candidat à la mairie Tommy Carcetti… Tous racontés avec brio au quotidien par David Simon dans Sur écoute (The Wire). La série préférée de nombreux fans du genre, à commencer par le rappeur Soprano. "Socialement, il explique beaucoup de choses. Il y a ce côté évolution des jeunes de ce quartier ; l'évolution d'un maire pleine d'ambition qui, d'un coup, doit penser à sa carrière plus qu'à ses promesses ; et le journaliste aussi, qui doit faire vendre son papier. C'est pour ça que j'adore cette série." 

Dialogues ciselés, un grand nombre d’acteurs noirs à l’écran pour refleter la réalité de la ville de Baltimore, les dessous des cartes dans le trafic de drogue, mais aussi à la police, à l’école… Sur écoute est une fresque puissante. L’idée de David Simon, jusqu’alors journaliste au Baltimore Sun. tout commence par l’adaptation d’un de ses livres, pour la chaîne HBO. "'The Corner' était le récit réel d'un quartier de l'ouest de Baltimore saturé de drogue. La série est devenue le portrait intime des principaux membres d’une sorte de famille brisée : la mère, le père, le fils. Mais je n’avais pas réussi à transmettre une grande partie des discussions politiques que j’avais mis dans le livre à propos de la guerre contre la drogue. Comme la mini-série a bien marché, j’ai pensé à essayer de faire une autre série qui aurait une portée plus globale dans la description de la lutte contre la drogue." Ça sera Sur écoute et dès le début David Simon envisage cinq saisons, pour cinq thématiques. 

"L’idée c’était de parler des différents aspects de la ville, des différentes institutions, devrais-je dire, et d'en faire la chronique, une par saison."

David Simon

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"Nous avons donc commencé par la guerre contre la drogue et le maintien de l'ordre. Puis on est passés à la mort du travail, à l'idée de la désindustrialisation de l'Amérique et à ce que cela signifiait ;  au domaine politique, à l'incapacité de réaliser des réformes ; j’ai pensé  à l'éducation, et enfin aux médias. On pensait avoir couvert tout le spectre de la ville."  suggère David Simon qui avait même pensé à une sixième saison. "Si j' avais fait une autre saison, je l’aurais probablement consacrée à l'immigration, car c'est une autre grande lignes de fracture. La société américaine est une nation d'immigrants, et pourtant nous vivons dans la peur de l'immigration."  conclut David Simon.