De "Baron Noir" à "Years and Years", les élections en séries
De "Baron Noir" à "House of Cards", de "Years and Years" à "À la Maison-Blanche", les auteurs de séries et le public se sont passionnés pour les élections présidentielles.
Le public est friand des séries politiques. Entrer dans les arcanes du pouvoir. En France, on n’a pas fait mieux qu’avec Baron Noir. Trois saisons disponibles sur Canal + qui racontent le cheminement d’un député du nord incarné par Kad Merad, empêtré dans les affaires, qui est d’abord un faiseur de roi, avant finalement de briguer le poste suprême. Tous les coups sont permis, racontés de façon réaliste. Le héros peut infiltrer un parti de la gauche radicale afin de siphonner ses électeurs ou discréditer un candidat antisystème qui évoque les gilets jaunes. Avec plusieurs débats télévisés plus vrais que nature.
Au Royaume-Uni, la série Years and Years, a plongé sans état d’âme dans l’anticipation. Une femme d’extrême droite qui a son franc-parler brigue la candidature au poste de Premier ministre. Incarnée brillamment et sèchement par Emma Thompson, elle n’a pas son pareil pour bousculer un débat télévisé et réveiller les téléspectateurs abasourdis par sa façon de mettre les pieds dans le plat. La série était tellement anticipatrice, qu’elle avait même imagée l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’arrivée des réfugiés. La série est à regarder d’une traite sur mycanal.
Enfin, la série qui, la première, a éclairé ces rouages, est américaine : À la Maison-Blanche. Elle montre notamment la campagne du démocrate Joshua Bartlet pour sa réélection en 2002. Une série tellement bavarde, que ça ressemblerait presque à un cours d’instruction civique.
À l’exact opposé des magouilles de Frank Underwood et de sa femme créés une décennie plus tard par David Fincher dans House of Cards. Là c’était cynisme à tous les étages, avec une campagne électorale qui avait tellement dégouté les Américains que l’abstention était record, et qu’il fallut recompter dans la série les votes dans deux états. C’était à l’époque presque prémonitoire. Les scénaristes américains n’avaient pas eu peur de parier sur l’avenir.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.