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L'empire des séries. "Mental", la souffrance psychologique des ados en sitcom

"13 reasons why", "Skam", "Les Grands"... Autant de séries actuelles qui font mouche chez le public adolescent en mettant en scène les angoisses, désirs et doutes, propres à leur âge. "Mental" va plus loin. 

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Constantin Vidal, Lauréna Thellier, Louis Peres et Alicia Hava incarnent respectivement Marvin, Estelle, Simon et Mélodie, les héros de « Mental ». (JEAN-PHILIPPE BALTEL)

La nouvelle série Mental va encore plus loin en posant sa caméra dans un centre pédopsychiatrique sans rien renier de l'humour. La série drôle et touchante en 8 épisodes de 20 minutes est diffusée sur la plateforme Slash de France Télévision.

Marvin a 17 ans. Il est conduit par la police au centre pédopsychiatrique des Primevères. C’est là qu’il rencontre Simon à la personnalité bouillonnante ; Mélodie qui le drague effrontément et Estelle qui se balade avec un masque sur la tête. Des adolescents d’aujourd’hui, sauf qu’ils sont sujets à des troubles psychologiques. C’est le point de départ de cette série drôle et épatante.

L'anti Hélène et les garçons

Mental, c’est l’anti Hélène et les garçons. 8 épisodes de 20 minutes qui n’ont rien d’aseptisé, autour d’adolescents entiers. C’est en fait l’adaptation d’une série  finlandaise à succès. Marine Maugrain-Legagneur et Victor Lockwood signent la version française. Ils ont voulu dépeindre la souffrance de ces ados et la dédramatiser : "C’est une série qui vise à démontrer qu’il n’y a pas de mal à aller mal. Qu’on peut en parler et que l’institution ne doit pas faire peur."  

Pour être au plus juste, les auteurs ont rencontré des médecins, des patients, ont fait relire le scénario par des spécialistes et ont visité des instituts comme la maison de Solène : "C’est destiné aux adolescents qui traversent des épisodes qui sont souvent très transitoires, de malaise, d’angoisse et qui, à un moment donné, ont besoin d’aide, parfois simplement de rompre avec la famille.

Mais l’idée, et c’est aussi ce qu’on défend très fort dans la série, c’est de ne pas faire de frontière entre une normalité qui existerait et des troubles mentaux qui seraient deux mondes complètement distincts. Ce sont des lieux qui sont destinés à des adolescents qui ont besoin d’aide. Point."

On voulait quelque chose d’un peu dur, à l’image de l’adolescence d’aujourd’hui

Marine Maugrain-Legagneur, coauteur de "Mental"

franceinfo

Loin d’être spectaculaire, la série est drôle, pleine de vie

Les rapports des ados avec leurs encadrants sont épicés, Nicole Ferroni incarne une psychologue qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Et le sexe est évoqué sans tabou : "On voulait quelque chose d’un peu dur, à l’image de l’adolescence d’aujourd’hui. Nos références c’est les comédies type Skins ou Misfits, des séries qui vont assez loin dans le propos et notamment dans la représentation des désirs ados et de ce désir de transgression. Ces lieux là sont notamment d’autant plus facteurs de transgression et d’envie d’aller loin. Donc on a voulu s’amuser, et c’est ce qu’on a fait".   

Au final, Mental est une série drôle, touchante, moderne, rythmée, aux acteurs impeccables. La version finlandaise avait permis d’ouvrir le débat sur les troubles mentaux chez les adolescents. Espérons qu’il en soit de même en France.

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