Conférence de l’ONU sur les océans : à Lisbonne, le retour des dauphins dans l’estuaire du Tage est un signe d’espoir
Les mammifères marins, qui avaient disparu depuis plusieurs années, sont revenus en 2020 à la faveur de l’arrêt du trafic maritime, déclenché par l’épidémie de Covid. Et à la grande surprise des scientifiques, ils restent.
Alors que débute lundi 27 juin la conférence de l'ONU pour les océans à Lisbonne au Portugal, ce sont les dauphins de Lisbonne qui incarnent l’espoir pour la préservation de la biodiversité marine. Ces dauphins du fleuve Tage prouvent par leur retour récent dans les eaux de la capitale portugaise, qu’il n’est pas trop tard pour agir.
Ces dernières années, les dauphins, qui barbotaient là en bandes depuis des millénaires, avaient fini par partir, chassés par un trafic maritime de plus en plus intense, la multiplication des passages des cargos, des chalutiers gigantesques, leurs dégazages sauvages, mais aussi la surpêche qui les a privés de nourriture, sans oublier la pollution sonore sous-marine qui les désoriente. Toutes ces nuisances ont fini par avoir raison de leur présence, jusqu’à ce que l’épidémie de Covid surgisse... et change la donne.
Ils restent, comme un symbole
Grâce aux confinements et au ralentissement du trafic maritime, ils sont revenus. En avril 2020, les premières photos de grands dauphins gris et de dauphins communs, noirs aux flancs blancs, ont commencé à fleurir sur les réseaux sociaux. La municipalité s’en est félicitée. Et depuis, curiosité ultime, ils sont restés. C’est ce que constatent les biologistes de l’aquarium de Lisbonne qui expliquent qu’avant la pandémie, on ne comptait qu’une dizaine d’apparitions par an et que désormais, on est passé pour 2021 à près de 200 passages recensés dans l’estuaire du fleuve, sans que les scientifiques ne puissent vraiment dire pourquoi puisque l’économie mondiale a repris, apportant avec elle tout ce qui les avait fait fuir avant, trafic maritime, bruit, pollution.
Qu’importe, les dauphins restent. Peut-être parce qu’ils résistent mieux ? Parce qu’ils ne veulent pas lâcher une deuxième fois leur territoire ? Peut-être pour que les représentants des 120 pays qui vont siéger à la conférence pour l’océan voient concrètement ce que leurs décisions peuvent préserver.
En tout cas, les organisateurs ont fait d’eux l’emblème de l’évènement, pour mieux convaincre de la nécessité de limiter le trafic maritime, de lutter contre la surpêche en supprimant les dizaines de milliards d’euros de subventions qui l’encouragent, ou encore de créer de vastes aires marines protégées pour préserver 30% des mers et des océans contre moins de 10% aujourd’hui. Le sommet se tient à Lisbonne jusqu’au 1er juillet.
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