COP26 : un ministre de l'archipel des Tuvalu fait son discours les pieds dans l’eau et sa photo devient virale sur les réseaux sociaux
L’image de Simon Kofe, ministre des Affaires étrangères, de la Justice et de la Communication de Tuvalu, sensibilise plus que les mots et a été reprise des centaines de miliers de fois, dans toutes les langues, et tous les pays sur Twitter, Facebook et Instagram.
La photo fait le tour du web depuis vendredi 5 novembre. On y voit Simon Kofe, ministre de Tuvalu, en costume cravate, debout derrière un pupitre, visiblement en train de prononcer un discours. Sauf qu’il n’est pas dans une salle mais dehors, au bord de la mer, et qu’il a de l’eau jusqu’aux cuisses. Simon Kofe est depuis deux ans ministre des Affaires étrangères, de la Justice et de la Communication de l’archipel de Tuvalu et il n’a pas pris l’avion pour aller à la COP26. Il a préféré s’exprimer depuis son île, à 15 000 kilomètres d’ici. Tuvalu est un petit archipel polynésien composé de neuf atolls en plein océan Pacifique, avec un point culminant situé à cinq mètres au-dessus du niveau de la mer. Et son futur est menacé.
Au présent, déjà, l’océan monte, l’eau salée infiltre les sols, empêche les cultures de pousser, les récoltes d’être faites. Les arbres ne tiennent plus, les îles sont inondées la moitié de l’année, et leurs douze mille habitants avec. Les scientifiques le disent : si rien n’est fait, Tuvalu est vouée à disparaître. Là-bas, on ne parle pas de 2030 ou de 2050, mais de survie immédiate. Et c’est ce que dit Simon Kofe dans son allocution enregistrée pour la COP26 et est diffusée mardi 9 novembre. Un discours et une photo, éloquente, efficace et partagée des centaines de milliers de fois sur Facebook, Twitter et Instagram.
L’ironie de l’histoire, c’est que Simon Kofe ne voulait pas faire de politique. Fils d’universitaire, il a fait des études de droits pour devenir juge et servir son pays ainsi. "Je pensais que la politique serait une occupation pour plus tard, dit-il au Fiji Times, pour ma retraite". Et puis, à 34 ans, il est devenu père, et il a complètement changé de point de vue. Il s’est mis à voir les effets dévastateurs du dérèglement climatique sur les plages, l’érosion attaquant le rivage, il a compris l’urgence de préserver sa terre pour ses enfants. À 36 ans, il est donc parti en campagne, s’est retrouvé élu au parlement et enfin ministre, essayant aujourd’hui d’obtenir des actes, de convaincre le monde d’arrêter d’émettre des gaz à effets de serre. La tâche n’est pas simple, Simon Kofe le sait bien lui dont les grands voisins sont la Chine et l’Australie. Mais ça commence peut-être par une photo, et la sienne aura clairement marqué la COP26.
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