Coupe du monde 2022 : l'histoire pas si secrète de "Freed from desire", le tube anticonformiste de Gala repris partout, jusque dans le vestiaire des Bleus
Sortie en 1996, la chanson réapparait aujourd’hui à la faveur des célébrations de la Coupe du monde de football, reprise à tue-tête par l’équipe de France pour célébrer la victoire sur le Danemark, mais aussi par les supporters saoudiens. L’occasion de revenir sur le sens de cette chanson.
Il est sorti il y a 26 ans, n’a pas été spécialement remis en avant par l’artiste entre temps, mais voilà le tube Freed from desire de la chanteuse Gala est devenu un hymne repris absolument partout. Et dernièrement par l’équipe de France de football. C’est la FFF elle-même qui a publié une vidéo tournée dans le vestiaire des bleus juste après leur victoire en Coupe du Monde face au Danemark, où l’on voit les joueurs danser et chanter le tube de l'Italienne Gala. Un tube repris aussi par les supporters saoudiens qui ont célébré leur équipe en dansant sur cette chanson.
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Publiée sur TikTok et Twitter, la vidéo a été vue plus de cinq millions de fois, on y voit des dizaines d’hommes en tenue traditionnelle saoudienne danser en reprenant les paroles de Gala. Dans la foulée, on peut aussi citer l’équipe de France de rugby qui s’est approprié la chanson pour sa tournée d’automne, ou encore, dans un tout autre registre, le ministre des Transports, Clément Beaune, qui a dévoilé sur le plateau de Quotidien que c’était sa chanson préférée pour... "danser ivre mort".
@os.sksk من قلب الملعب الف مبروووك للمنتخب #اسامه_داود ♬ original sound - Osama Dawood
Texte féministe et antisystème
Des appropriations qui surprennent d’autant plus si l’on s'arrête sur le message de ce tube. Parce que Freed From Desire est une ode à la liberté, à l’anticonformisme, un appel à se libérer des conventions, des désirs que la société veut imposer à chacun, de la course à l’argent, au pouvoir, à la célébrité, "encore et encore, les gens en veulent toujours plus, dit la chanson, l’amour et la liberté, c’est ça que je cherche (…) Mon amoureux n’a pas d’argent, mais il a des convictions fortes"
Lorsque Gala Rizzatto écrit ce refrain en 1996, elle vient de fuir son Italie natale, "à l’époque machiste et patriarcale", rappelle-t-elle souvent, pour partir à New York, ville qui lui inspire ce texte féministe et antisystème. Freed From Desire devient immédiatement un tube international, et surtout un hymne, d’abord des communautés LGBT que Gala soutient ouvertement, puis, au fil du temps des manifestations en tout genre, des stades de foot, de rugby, et donc désormais l’hymne officieux des Bleus, et des supporters saoudiens.
Gala s’en réjouit, mais sans en faire trop non plus. Sur son compte Instagram, on trouve surtout des publications où elle rappelle qu’elle soutient les femmes iraniennes qui risquent leur vie en ôtant leur voile, qu’elle soutient les femmes américaines qui se battent pour conserver leur droit à l’avortement. Pour le reste, confiait-elle au magazine Trax, "cette chanson parle d’une vie empreinte de sens par opposition à une vie matérialiste." C’est puissant, c’est actuel, et c’est bien de le savoir quand on le chante à tue-tête.
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