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En Australie, l’intelligence des cacatoès progresse de manière fulgurante grâce aux poubelles des riverains

Depuis plusieurs années, les oiseaux ouvrent les poubelles pour trouver leur nourriture et parviennent à déjouer tous les stratagèmes mis en place par les habitants pour les en empêcher. Un comportement d’adaptation qui fait l’objet d’une étude publiée dans Current Biology.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un cacatoès cherche de la nourriture dans une poubelle à Sydney (Australie). (BARBARA KLUMP / MAX PLANCK INSTITUTE OF ANIMAL B via AFP)

Les cacatoès à huppe jaune font parler d’eux depuis plusieurs années maintenant dans la presse australienne parce qu’ils se multiplient dans la région de Sydney, et surtout parce qu’ils mettent les nerfs des habitants à rude épreuve en cherchant de la nourriture.

Chaque semaine, la même scène se reproduit : les habitants sortent leur benne individuelle et, avant que les éboueurs ne passent, des cacatoès viennent se poser dessus puis ouvrent le couvercle pour en sortir les restes de repas, des fonds de paquets de chips aux boites de conserves mal vidées. Problème : les poubelles ouvertes ne sont pas collectées, les riverains se retrouvent donc à devoir attendre la collecte suivante et ils deviennent fous. Parce que ça recommence. Encore et encore.

Aujourd’hui, la chaine ABC parle d’un "bras de fer inter-espèce" entre l’humain et l’oiseau, bras de fer que des chercheurs ont décidé d’étudier et leur étude comportementale vient d’être publiée dans la revue Current Biology. Elle démontre l’intelligence exceptionnelle des cacatoès qui parviennent toujours à ouvrir ces bennes, qu’il y ait des piles de briques sur le couvercle, des bouteilles de deux litres fixées pour lester l’ouverture, ou encore des taquets bloquant la poignée.

Dans cette guerre d’innovation, les oiseaux rattrapent les humains, poussent les briques, s’y mettent à deux, trois quatre pour soulever les couvercles. Mieux, d’après les chercheurs, exactement comme nous, ils se transmettent les techniques entre eux et progressent ainsi encore plus vite.

Moins de déchets alimentaires, moins de cacatoès

Une escalade qui dans certains cas peut s’arrêter. L’étude le dit : les habitants qui ont vu les cacatoès se détourner de leurs poubelles sont ceux qui ont décidé de lutter contre le gaspillage alimentaire, ne plus jeter de nourriture, cuisiner leurs restes et finir leurs assiettes. Résultat : les poubelles dépourvues de tout reste alimentaire n’intéressent plus les oiseaux. 

À la fin, tout de même, on peut se demander qui est le plus intelligent dans cette affaire ? L’humain qui met des briques sur un couvercle de poubelle ou le cacatoès qui les poussent ? L’humain qui donne des conseils à son voisin pour se débarrasser de ces maudits cacatoès, ou le cacatoès qui montre à son congénère comment se débarrasser de ces maudits pièges ?

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