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"Grève pour le climat" : Shaama Sandooyea, 24 ans, a organisé la première manifestation sous-marine au large des Seychelles

Elle a plongé avec quelques amis et sa pancarte dans l’océan Indien, entre les Seychelles et son île natale, Maurice. À 24 ans, elle entend porter la voix des océans dont la bonne santé est primordiale, dit-elle, pour le climat mais aussi pour les millions de personnes qui vivent des ressources marines.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Shaama Sandooyea manifeste sous l'eau au large des Seychelles. (CAPTURE D'ECRAN YOUTUBE)

Depuis deux ans et demi qu’existe le mouvement Fridays for future, on a vu des marches pour le climat, des sit-in, des occupations de places, de magasins, de sièges d’entreprise. Des actions organisées sur la terre ferme. Jeudi 18 mars, à 8 000 kilomètres d’ici, plein sud, dans l’océan Indien, Shaama Sandooyea, 24 ans, a innové en réalisant la première manifestation sous-marine, dans une eau bleue lagon quelque part entre les Seychelles et l’île Maurice. Elle est partie en bateau, avec sa pancarte et quelques amis vers une zone appelée Saya de Malha, le plus grand banc de sable immergé au monde, au milieu du plateau marin des Mascareignes.

Tous ont plongé, avec palmes, masque et tuba, et ont brandi leurs pancartes  "Grève scolaire pour le climat", ou encore "Nous voulons la justice climatique", écrit en créole. Pourquoi sous l’eau ? D’abord pour participer à la journée de mobilisation Fridays for future, vendredi pour le climat, qui se tient ce 19 mars, "et parce que c’est le meilleur moyen, explique Shaama Sandooyea, d’attirer l’attention sur la question climatique."

Effectivement, c’est spectaculaire, cela interpelle et cela permet d’expliquer combien cette zone où elle a plongé est précieuse : c’est une immense prairie d’herbe marine, une flore aquatique qui est le refuge de milliers d’espèces, qui absorbe énormément de gaz carbonique, de CO2, mais qui est menacée par la température de l’eau qui augmente, par l’activité humaine, le trafic des bateaux cargos, les dégazages et même les marées noires.

Ayant grandi sur une île, à Maurice, je suis aux premières loges pour voir combien la bonne santé des océans est primordiale, pas seulement pour le climat, ou pour les tortues et les poissons, mais pour les millions de gens qui, ici, dans l’hémisphère sud en dépendent.

Shaama Sandooyea, activiste pour le climat

à l'agence Reuters

Il y a quelques mois, un navire a déversée 3 800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel sur les côtes mauriciennes, souillant toute la réserve naturelle, dévastant les coraux, engluant les oiseaux et intoxiquant rougets, calamars et poulpes. Six mois plus tard, les habitants se battent encore pour nettoyer leur île. Il y a une semaine, un autre bateau s’est à son tour échoué.

Voilà pourquoi Shaama Sandooyea a plongé avec sa pancarte, pour dire qu’il est temps d’agir pour protéger le milieu marin. "Ayant grandi sur une île, à Maurice, dit-elle, je suis aux premières loges pour voir combien la bonne santé des océans est primordiale, pas seulement pour le climat, ou pour les tortues et les poissons, mais pour les millions de gens qui, ici, dans l’hémisphère sud en dépendent." C’est cet enjeu qui l’a amenée à devenir biologiste marine. Et à plonger aujourd’hui pour représenter l’océan, parler pour lui, avant qu’il ne soit trop tard.

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