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La primatologue Jane Goodall publie "Le Livre de l’espoir" et appelle à une alliance entre les humains et le reste du vivant

Les découvertes de Jane Goodall sur l’intelligence des chimpanzés dans les années 1960 ont changé notre regard sur les grands singes. Face au dérèglement climatique et aux disparitions d’espèces, la scientifique britannique plaide pour l’espoir, optimisme rare qui lui vaut une large couverture médiatique ces derniers jours.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jane Goodall éthologue et anthropologue britannique. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Arrivée à l’âge de 87 ans, la britannique Jane Goodall est sans doute la primatologue la plus connue dans le monde et s’est adressée en 50 ans à toutes les générations. C’est elle qui dans les années 1960, à 26 ans, a décidé d’aller vivre avec les chimpanzés, dans la jungle en Tanzanie, pour les étudier, observer leur quotidien et nous apprendre que ce que l’on pensait proprement humain, comme l’utilisation des outils, leur appartient aussi. De quoi tempérer notre caractère exceptionnel par rapport aux autres animaux.

Ses découvertes ont changé notre regard sur le monde animal et c’est ce parcours qu’elle raconte dans un ouvrage qui sort le 20 octobre chez Flammarion Le Livre de l’espoir. L’espoir pour quoi ? Pour croire que malgré les disparitions d’espèces, malgré la liste toujours plus longue des animaux menacés d’extinction, malgré la destruction de leurs écosystèmes, une alliance entre les humains et le reste du vivant est encore possible.

"Nous les humains, nous avons déraillé quelques part, on peut envoyer des sondes sur Mars ou se parler via Zoom mais nous détruisons notre habitat (…) il semble y avoir une déconnexion entre le cerveau et le cœur humain."

Jane Goodall, primatologue

au journal "La Croix"

"Si vous ne pensez pas que vos actes peuvent changer le cours des choses, dit-elle au magazine Time, vous sombrez dans l’indifférence, et si les jeunes en particulier perdent espoir, alors là, oui, ce sera la fin." Pour déjouer cette possible résignation, Jane Goodall est donc passée depuis une trentaine d’années de scientifique à conférencière, multipliant les interventions partout, dans les écoles, les entreprises, pour rappeler que nous partageons 98,6% de notre ADN avec les grands singes, raconter tout ce qui nous lie à eux, aux autres animaux, à toute forme de vie en général. "Nous les humains, confie-t-elle au journal La Croix, nous avons déraillé quelques part, on peut envoyer des sondes sur Mars ou se parler via Zoom mais nous détruisons notre habitat… il semble y avoir une déconnexion entre le cerveau et le cœur humain." Et ça n’a rien de récent.

Née en 1934, Jane Goodall aime rappeler qu’en matière de folie humaine, elle a vécu la Seconde Guerre mondiale, le Blitz, les bombardements à Londres, les morts… mais aussi les discours de Churchill, la résistance et la victoire. Elle a aussi vu la suite, la menace d’une guerre nucléaire mondiale puis le retour à la raison et l’apaisement. Alors elle veut croire que la crise climatique, sociale, environnementale en cours peut être résolue, que l’on peut agir à temps. À deux semaines du début de la COP26 à Glasgow, c’est sans doute pour cet optimisme rare qu’elle fait la Une de dizaines de journaux dans le monde ces jours-ci, du magazine américain Time au britannique Daily Telegraph, en passant par La Croix, ici, en France.

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