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L’expérience Vendée Globe : Jour 24

Seize micros embarqués à bord de "LinkedOut", le bateau de Thomas Ruyant. Une installation de l'artiste Molécule qui offre une première mondiale : raconter le tour du monde à voile par l'audio. À vivre tous les jours de la course sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo - Éric Valmir
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
A bord de Linkedout. (PIERRE BOURAS / TR RACING)

Latitude 40°36’ Sud au large de Port-Élizabeth, Afrique du Sud. Température de l’air : 17 degrés. L’eau est à 20 et la mer forme des creux de quatre mètres.

Dans une course comme ce tour du monde à la voile, il faut savoir freiner pour tenir dans la durée, le Vendée Globe est aussi une course d’endurance. Les organismes et le matériel sont mis à rude épreuve. Après la mésaventure de Kevin Escoffier, la flotte observe un temps de prudence face aux dépressions. À terre, Vincent Riou qui a travaillé à la confection de PRB ne comprend pas qu’un bateau puisse se casser en deux de la sorte, et forcément ces questions taraudent les skippers.

D’autant que les mésaventures ont frappé les favoris. Jérémie Beyou a vu son bateau endommagé dès le départ, Alex Thomson au large du Brésil a renoncé à son ambition de victoire, son safran fortement a été touché par du matériel de pêche. Mercredi, Sébastien Simon a heurté un OFNI (objet flottant non identifié). Les dommages semblent importants, son foil tribord est touché, et une voie d’eau est apparue. Dans les creux du passage du Cap de Bonne-Esperance, impossible de s’arrêter pour faire un diagnostic et entreprendre les réparations nécessaires. Dans une vidéo tournée par le skipper, Sébastien Simon se dit affecté : "J’étais prudent pourtant".

Le skipper remonte vers l’anticyclone pour trouver une mer calme, propice à une inspection détaillée du bateau et du puits de foil en particulier. Samantha Davis a connu la même mésaventure mercredi soir. Un OFNI elle aussi. Cap au nord pour les mêmes raisons que Sébastien Simon. Il ne faut pas oublier le démâtage de Nicolas Troussel qui a contraint le skipper à l’abandon entre les Canaries et le Cap-Vert.

Il s’agit de gérer la vitesse pour préserver les bateaux et les hommes. La force du vent sature les micros de Molécule sur LinkedOut, on l’entend bien aujourd’hui et on comprend pourquoi les marins sont équipés de casques anti-bruit. Thomas Ruyant passe son temps à régler la vitesse du bateau en fonction des rafales. Les dépressions s’enchaînent. Le courant des Anguilles fut un champ de bosses. Le pari de Thomas est de monter un peu plus au nord pour ne pas s’exposer inutilement. Les grains sont violents dans cette entrée de l’océan Indien. Et le seul génie aujourd’hui, c’est durer.

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