Cet article date de plus d'onze ans.

A La Jonquera, la guerre des maisons closes

En Catalogne, Le Paradise vient de subir plusieurs attentats. Cette maison close, tout près de la frontière française, est une des plus grandes d'Europe.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Le Paradise est situé à La
Jonquera, tout près de Perpignan, mais côté espagnol. Au mois de décembre,
plusieurs attaques ont visé cette maison close. D'abord, le 12 décembre, des
motards cagoulés lancent deux engins explosifs contre la batiment. Quelques jours
plus tard, des hommes armés garent devant l'établissement une voiture chargée
de dynamite et de butane ; les policiers réussissent à désactiver l'engin.
Enfin, le 31 décembre, un appel anonyme entraîne l'évacuation du Paradise. Un
millier de personnes se retrouve dehors. Il n'y a pas eu de mort pour
l'instant, mais les policiers se demandent comment cette affaire va tourner.

Dans Libération, François
Musseau raconte toute l'histoire. Car ce n'est pas la première fois qu'on parle
du Paradise. Cette maison close est une des plus grandes d'Europe : environ 150
prostituées attendent les clients autour d'un bar géant. Sur 2700 mètres
carrés, 80 chambres voient passer des hommes qui viennent surtout de France. En
Catalogne, la prostitution est interdite dans la rue, mais pas dans les maisons
closes. Le long de la frontière, ces établissements pullulent, avec leurs néons
multicolores et leurs décors plus kitschs les uns que les autres. Ils se font
concurrence.

Cette rivalité est-elle la
cause des attentats contre le Paradise ? Pour le directeur de ce lupanar géant,
la réponse est oui, sans aucun doute. Il a donc décidé de se protéger. Autour
de l'établissement, il a installé de nouvelles caméras, des barrières
métalliques. A l'entrée, il a doublé le nombre de "gorilles".

Cette ambiance est pesante.
A La Jonquera, chacun a un avis sur la situation. Certains pointent du doigt la
pègre marseillaise qui essaierait de s'installer dans la région ; d'autres
évoquent la mafia. La maire de la ville, Sonia Martinez, en a assez. Elle
s'explique, elle aussi, dans Libération. Elle se dit "humiliée" et
"navrée" par la réputation de la commune. Quand Le Paradise a voulu
s'installer ici, l'élue a tout fait pour l'empêcher. Elle a même lancé une
pétition qui a recueilli 50 000 signatures. En vain. Le Paradise a ouvert ses
portes.  Les habitants de La Jonquera ne
savent plus quoi faire pour retrouver leur tranquillité.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.