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En Allemagne, la ministre de l'Education accusée... de plagiat

Annette Schavan perd son titre de "docteur". L'université de Düsseldorf l'accuse d'avoir copié d'autres travaux pour rédiger sa thèse de philosophie en 1980. La ministre se défend. La chancelière Angela Merkel la soutient... pour l'instant.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Annette Schavan a copié, comme les mauvais élèves. Elle est accusée d'avoir triché "systématiquement et délibérément" en écrivant sa thèse de philosophie. C'était il y a 33 ans. Mais la sanction vient de tomber. L'université de Düsseldorf retire à la ministre son titre de "docteur", qui est est un titre très respecté en Allemagne. La faculté s'est rendue compte qu'Annette Schavan avait recopié plusieurs passages de sa thèse.

C'est très embarrassant. Pour elle, d'abord, parce qu'elle est ministre de l'Education, en charge des universités. Et puis aussi pour Angela Merkel, car Annette Schavan est proche de la chancelière. Les deux femmes sont amies.

Pour l'instant, elles font face aux accusations. La ministre annonce qu'elle va déposer une plainte contre l'université. Elle affirme qu'elle n'a pas triché. De son côté, Angela Merkel répète qu'elle fait confiance à Annette Schavan.

Pour combien de temps ? C'est toute la question.La gauche réclame la démission de la ministre. Et les journaux ont déjà tranché. Le quotidien Bild écrit à propos de cette affaire : "c'est comme si le ministre des Finances cachait son argent en Suisse". 

En Allemagne, il y a un précédent. Il y a deux ans, le ministre de la défense, Karl-Theodor Zu Guttenberg, avait dû démissionner... à cause d'un plagiat. Il avait recopié des morceaux entiers de sa thèse de droit. Sa carrière politique était en plein essor. Elle s'est arrêtée net.

Les plagiats existent depuis longtemps. Depuis l'arrivée d'internet, ils sont monnaie courante. C'est encore plus facile qu'avant de piller un travail universitaire. Parfois, il suffit de faire un tour sur Google. Mais d'un autre côté, depuis qu'internet existe, c'est aussi beaucoup plus facile de repérer les tricheurs.

D'ailleurs, en Allemagne, les accusations contre les ministres plagiaires sont d'abord apparu sur des sites internet. Les universités commencent à prendre au sérieux ces affaires de fraude, et pas seulement en Allemagne. Aux Etats-Unis, l'université de Harvard vient d'exclure une soixantaine d'étudiants qui avaient triché aux examens. Cette université est une des plus célèbres du monde, une des plus prestigieuses. Elle n'avait jamais été confrontée à une fraude aussi importante.

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