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Face aux politiques, un "robot anti-bobards"

Aux Etats-Unis, un grand quotidien, le "Washington Post", expérimente un détecteur de mensonges. Il surveille, en direct, les discours des élus et des candidats.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

C'est un ordinateur qui
réagit en direct, pendant le discours des hommes et des femmes politiques. Il
vérifie leurs déclarations au fur et à mesure et il les commente à sa façon.
Sur l'écran, vous suivez l'élu qui parle, et en bas de l'image, vous avez ce petit
détecteur de mensonges, ce "truth teller" en anglais, qui est capable
d'afficher trois messages : "vrai", "faux" ou "à
moitié vrai".

Dans "Libération",
ce matin, la journaliste Lorraine Millot décrit le fonctionnement de ce "robot anti-bobards". Il est né à la rédaction du
"Washington Post".
Pour l'instant, ce logiciel n'est qu'un prototype ; il est encore à l'essai.
Mais il commence à donner des résultats. Imaginez un élu qui prononce un
discours. Pendant qu'il parle, sa voix est transformée en texte. Aussitôt, le
discours est confronté à une base de donnée. L'ordinateur reconnait des mots,
des phrases et des sujets d'actualité déjà traités par le journal, dans des
articles ou sur des blogs. Instantanément, il fait le lien entre le discours,
en direct, et les éléments factuels rassemblés par le journal. Cela permet à
l'ordinateur de réagir immédiatement : sur l'écran, vous voyez apparaître
apparaitre un message : "vrai" ou "faux" et, si tout marche
bien, un lien vers un article complet. Avant même que le discours soit terminé,
vous savez si l'élu ou le candidat dit la vérité.

Nous n'y sommes pas encore.
Dans "Libération", Lorraine Millot montre que le logiciel du
"Washington" Post est balbutiant. Il ne fonctionne qu'avec six vidéos
d'hommes politiques américains. et surtout il commet des erreurs : il mélange
les mots, il manque de subtilité. Même quand il sera au point, il ne pourra pas
répondre à toutes les situations. La responsable du projet le reconnaît
d'ailleurs dans "Libération" : "nous savons que la vérité est
souvent compliquée. Nous ne prétendons pas apporter une réponse unique à tous
les débats. Nous voulons fournir un outil supplémentaire pour aider les gens à
comprendre plus vite si quelqu'un ment ou pas".

Le "Washington
Post" va tester son détecteur de mensonges l'été prochain, pendant la
campagne pour l'élection du gouverneur de Virginie. Le quotidien veut surtout
être au point pour la présidentielle de 2016. S'il y arrive, ce sera un défi
pour les candidats mais aussi pour les journalistes, car l'ordinateur
accomplira une partie de leur travail. Encore plus qu'avant, les jounalistes
devront faire la différence, montrer que rien ne remplace un regard, une
distance, une intelligence.

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