L'interview la plus longue du monde : plus de trente heures !
Pendant une journée, une nuit et le début d'une autre
journée, un journaliste et son invité ont parlé, parlé, parlé... Avec un seul
but : battre le record de l'interview la plus longue. L'an dernier, déjà, des
néo-zélandais avaient réussi à discuter pendant vingt-six heures sans
s'arrêter.
Les Norvégiens ont donc fait mieux.
Mercredi, à Oslo, le journaliste Mads Andersen a accueilli l'écrivain Hans Olav
Lahlum. Les deux hommes se sont assis sur une estrade, devant des caméras. Au
début, l'entretien est tout à fait normal. Hans Olav Lahlum est intarissable.
Cet écrivain norvégien a plusieurs cordes à son arc. Il a 39 ans, est
historien et adore jouer aux échecs. Il s'intéresse à la politique et
surtout, il est très bavard... Après dix-sept heures, une certaine lassitude
est perceptible.
De quoi parle-t-il ?
De tout. Avant l'interview, les deux
hommes ont préparé une longue liste de sujets. Au pied de sa chaise, l'écrivain
a empilé plusieurs livres. Tout y passe : l'histoire des présidents des
Etats-Unis, la politique en Europe, les romans policiers, le sport. Hans
Olav Lahlum finit même par raconter sa vie sentimentale.
Entretemps, la nuit est tombée. Le journaliste et l'écrivain
font une pause. Ils y ont droit - cinq minutes toutes les heures -, le temps de
se doucher et d'enfiler un pyjama. Ils sont de retour, en pyjama donc, et la
conversation repart de plus belle. Un repas a été servi. Les deux hommes sont
revigorés. Le débit s'accélère.
Un record en direct
Sur internet, des milliers de Norvégiens les suivent en
direct. Ils guettent les erreurs, les approximations dans les réponses de Hans
Olav Lahlum. Ils n'en trouvent pas. Sur twitter, le champion du monde des
échecs Magnus Carlsen envoie un message admiratif : "Savoir un peu sur
beaucoup de choses vous fait passer pour cultiver, mais tout savoir sur tout,
c'est digne des livres d'histoire ! "
Au bout de 30 heures, 1 minute et 44 secondes, les deux
hommes se taisent. Ils sont allés au bout de leur défi, et pas seulement pour
faire parler d'eux. En Norvege, la "slow TV" est en train de se
développer. Les chaînes proposent parfois de longs programmes, qui durent
plusieurs heures ou plusieurs jours. Dans cette société qui va de plus en plus
vite, les Norvégiens veulent prendre leur temps.
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