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Les tribulations d'un Papou en France

Mundiya Kepanga est sans doute le Papou qui connaît le mieux la France. Il a déjà séjourné six fois dans l'hexagone. Et il a convaincu trois danseuses du Lido de l'accompagner, chez lui, pour un spectacle inédit.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Il vient de Papouasie Nouvelle Guinée. Il s'appelle Mundiya mais en papou son nom se prononce "Moudijé". Vous le verrez en photo dans le Nouvel Observateur , dans le reportage de Marie-France Etchegoin. Il est en haut de la Tour Eiffel, il contemple Paris, à ses pieds, comme n'importe quel touriste. A une différence près : Mundiya porte son costume traditionnel. Un pagne, un grand chapeau et des parures fabuleuses, des plumes multicolores.

Mundiya connaît bien l'hexagone. Il est déjà venu six fois, invité par le photographe Marc Dozier. Les deux hommes sont liés depuis la fin de l'année 2000, depuis un reportage du Français en Papouasie. En 2003, Dozier propose à son ami papou de venir en France. Le coup de foudre est immédiat. Mundiya est ravi. Il ne sait ni lire, ni écrire. Mais sa curiosité est immense. Il veut tout voir, tout découvrir. Il apprend à conduire un tracteur, il gravit l'aiguille du Midi, il embarque sur un chalutier, il apprend à faire du ski. Et puis il nous observe : "Honnêtement, dit-il, vous êtes des sauvages ! ". Un de ses numéros préférés consiste à imiter les Parisiens stressés : "vous marchez comme des muruks constipés ". Les muruks, ce sont des sortes d'autruches.

Dans le Nouvel Observateur, Marie-France Etchegoin explique que Mundiya n'a rien du "bon sauvage". Dans son pays, il vit au milieu de la nature, avec des traditions très différentes des nôtres : par exemple un jour, fâché contre sa femme, il l'attaque à coup de machette ; pour s'excuser, et pour la dédommager, il lui donne treize cochons. Ca n'empêche pas Mundiya d'avoir un regard sévère sur les coutumes françaises. Quand il voit des gens s'embrasser dans la rue, il est consterné : "Les blancs n'ont honte de rien. Ils se mangent la bouche en public ".

Un livre et un film ont déjà été consacrés aux tribulations de Mundiya. Un autre documentaire va être diffusé le 1er janvier, sur France 5. Il raconte la dernière expérience du Papou : sa rencontre avec des danseuses du Lido. C'était comme une évidence : "nous partageons la même culture des plumes ". Il y a quelques mois, Mundiya emmène en Papouasie trois danseuses du cabaret parisien. Sur leur dos, les villageois transportent les malles remplies de froufrous. Vous le verrez, aussi, dans le Nouvel Observateur : au milieu de la forêt, la petite troupe du Lido lancée dans une chorégraphie avec des guerriers peinturlurés, armés jusqu'aux dents. Les plumes des papous et les plumes des danseuses, pour un ballet inédit.

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