Ni homme, ni femme : en Australie, la justice reconnaît le genre "neutre"
Norrie a 52 ans. Il est né
dans la peau d'un homme, avant d'être opéré et de devenir une femme. Mais au
bout du compte, Norrie ne se sent ni l'un ni l'autre. La justice vient de lui
donner raison. En Nouvelle-Galles du sud, la cour d'appel reconnaît pour la
première fois l'existence de ce genre "neutre". Concrètement, les
habitants de cet Etat ne seront plus forcément enregistrés en tant qu'homme ou
en tant que femme, à leur naissance, à leur mort, ou lors de leur mariage.
Pour en arriver là, Norrie a
dû se battre. Slate.fr et le site du Sydney Morning Herald racontent son histoire en détail. En 2010, Norrie demande au gouvernement local
de lui accorder un genre "non spécifié". L'administration accepte.
Mais quelques mois plus tard, elle fait marche arrière. Norrie saisit la
justice. Un premier tribunal lui donne tort. Et finalement, en appel, Norrie
obtient gain de cause. Un tribunal administratif doit maintenant clarifier les
nouvelles règles.
Cette décision a une portée
limitée. Pour l'instant, elle concerne uniquement la Nouvelle-Galles du sud, et
seulement les personnes qui ont subi une opération. Mais le symbole est
important. Et Norrie est ravi(e) : "Bien sûr, la plupart des gens savent
qu'ils sont des hommes ou des femmes, dit-il (ou dit-elle) mais la loi doit
inclure tout le monde (...) Elle n'est pas seulement faite pour la majorité".
L'Australie avait déjà un
fait un pas dans cette direction. Sur le site Slate.fr, Cécile Schilis-Gallego
explique que depuis deux ans, les passeports australiens ont changé. Une case
"X" a été ajoutée pour ceux qui ne se sentent ni homme ni femme. Il
suffit de produire la lettre d'un médecin pour se déclarer officiellement
"neutre" sur son passeport. L'Australie fait partie des pays où la
question du genre défraie souvent l'actualité. Comme la Suède, où un pronom
neutre est à l'étude. Un pronom qui ne serait ni masculin, ni féminin, ni
"il" ni "elle". En Suède, toujours, un couple a même décidé
d'élever son enfant sans lui révéler son sexe pour ne pas l'enfermer dans des
stéréotypes. L'enfant s'appelle Pop. Selon ses parents, "c'est cruel de
mettre au monde un enfant avec un timbre bleu ou rose sur le front. Aussi
longtemps que le genre de Pop restera neutre, il ne sera pas influencé par la
façon dont les gens traitent les garçons ou les filles".
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