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Polémique sur les plages du Débarquement

Six offices du tourisme de Normandie veulent créer un "espace mythique" sur les plages où les Alliés ont débarqué en juin 1944. Mais ils n'ont retenu qu'une partie de la zone. Des communes de "Sword" et "Juno" se sentent oubliées.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Plusieurs communes de la Cote de Nacre, près de Caen, ont l'impression qu'on les a oubliées. La raison de leur colère, c'est un projet à la fois touristique et historique. Six offices de tourisme de Normandie veulent créer un "espace mythique des plages du débarquement". Mais ils n'ont pas invité toutes les communes de la côte.  Ils se sont concentrés sur les plus connues, celles qui accueillent 85% des touristes, quatre millions de visiteurs par an. 
Le journal Ouest France résume l'affaire en parlant des "plages de la discorde". Le quotidien met l'information à la une ce matin et explique toute la polémique. 
En juin 1944, les troupes alliées ont débarqué sur une série de plages normandes. Ce fut un déferlement de bateaux, d'avions, un débarquement aussi massif que dangereux, des semaines d'affrontement avec les troupes nazies : 37.000 soldats alliés sont morts pendant la bataille de Normandie. 
Ces soldats avaient traversé la Manche. Ils ont débarqué sur cinq grandes zones qui portent des noms anglais, de la Manche au Calvados : Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword. Dans ces zones, on trouve Sainte-Mère-Eglise, la Pointe-du-Hoc, Colleville-sur-Mer, Arromanches, Courseulles ou encore Ouistreham. Autant de communes meurtries par le débarquement. C'est là que la libération de la France a commencé. 
Pourtant, l'espace "mythique" imaginé depuis quelques mois n'inclut qu'une partie de ce périmètre. Selon Ouest France, une partie de "Juno" et toutes les plages de "Sword" ont été oubliées. Le journal donne la parole à Leon Gautier, qui préside l'Association des commandos Kieffer, ces fusilliers marins français qui ont participé au débarquement, justement dans la zone Sword. Léon Gautier s'étrangle. Il ne comprend pas le choix des offices de tourisme : "La sueur, le sang versé par les 177 commandos français auraient-ils moins de valeur ?" Des élus locaux s'indignent, eux aussi. Comme Fabienne Curet : "Nous avons le sentiment, dit-elle, qu'un trait est tiré sur tous ces soldats et sur leurs familles". 
L'an prochain, ce sera le soixante-dixième anniversaire du débarquement. Les communes de la région ont donc quelques mois pour résoudre leur désaccord. Dans Ouest France, le directeur de l'office de tourisme de Bayeux promet que tout reste ouvert. Loïc Jamin ne comprend pas la polémique. Il s'explique : "nous avons juste des habitudes de travail avec six offices de tourisme (...) La carte du secteur mythique est en cours de réflexion". Ce n'est que le début. 

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