Un canal pour sauver la mer Morte
Il faut la sauver parce
qu'elle est en train de disparaître. La mer Morte a besoin d'eau. Chaque année,
son niveau baisse d'un mètre environ. Depuis les années 1960, elle a perdu un
tiers de sa surface. Pourquoi ? Surtout parce que depuis trop longtemps, Israël,
la Jordanie, la Syrie et le Liban détournent l'eau du Jourdain. Ils utilisent
le fleuve comme un robinet. Ils sont en train d'assécher la mer Morte. Les
conséquences sont dramatiques pour l'environnement et pour l'économie.
Une solution est en vue. Ce
serait un canal entre la mer Rouge et la mer Morte.
Dans la région, certains y
pensent depuis très longtemps. Mais pour la première fois, la Banque mondiale
estime que le projet est "faisable". Dans le journal Le Monde,
Laurent Zecchini détaille ce plan pharaonique. Il s'agirait de construire un
canal de 180 km pour que la mer Rouge apporte de l'eau à la mer Morte. Le
premier site est plus haut que le second. La différente d'altitude est de 423
mètres. L'eau pourrait s'écouler facilement. Pour les Israéliens, les
Palestiniens, les Jordaniens, le bénéfice serait évident. Ils récupèreraient
non seulement de l'eau, mais aussi de l'électricité, grâce à une usine
hydroélectrique. Selon la Banque mondiale, le projet coûterait environ 10
milliards de dollars, moins de 8 milliards d'euros.
Sur le papier, ça fait
rêver. Mais les obstacles sont nombreux. Cette solution soulève de nouveaux
problèmes, à la fois écologiques, économiques et politiques. Laurent Zecchini
les explique en détail dans son enquête pour Le Monde. L'eau de la mer Rouge et
celle de la mer Morte auront du mal à se mélanger. Elles ne sont pas aussi
salées l'une que l'autre. L'environnement pourrait être perturbé. Sur le plan
économique, beaucoup de spécialistes ont des doutes, également. Qui va financer
le projet ?
La Banque mondiale compte beaucoup sur la Jordanie, mais c'est peu
réaliste. Il ne faut pas oublier l'obstacle politique. Les Palestiniens font
remarquer qu'aujourd'hui, ils n'ont même pas accès à la mer Morte. Ils ne
veulent pas être les oubliés du canal.
Pourtant, la Banque mondiale
y croit. Elle voit ce projet comme un symbole, une coopération pacifique entre
Palestiniens, Israéliens et Jordaniens, un gage d'espoir pour toute la région.
Est-ce réaliste ? Des enquêtes publiques sont en cours en Israël, en
Cisjordanie et en Jordanie. Le résultat sera connu dans quelques jours. Les
trois gouvernement devront alors se décider.
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