Jeux olympiques : est-ce qu'une médaille change la vie ?

C'est le Graal de tout athlète sélectionné pour les Jeux olympiques, la quête ultime. Mais si certains champions ont bien géré leur nouvelle vie, d'autres ont eu beaucoup plus de difficulté.
Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les vainqueurs des médailles olympiques de 1960 en boxe mi-lourd sur le podium des vainqueurs à Rome : Cassius Clay (aujourd'hui Muhammad Ali) (au centre), or ; Zbigniew Pietrzykowski, de Pologne (à droite), argent ; et Giulio Saraudi (Italie) et Anthony Madigan (Australie), bronze ex aequo. (CENTRAL PRESS / HULTON ARCHIVE)

Pas moins de 19 médailles d’or ont été distribuées mercredi 31 juillet dont deux à Léon Marchand qui en compte donc trois. Est-ce que ces médailles vont changer la vie de ceux qui les ont reçues ? Dans le passé, l’or a-t-il été une bénédiction ou au contraire une malédiction pour les champions olympiques. 


C'est à n'en point douter une bénédiction, aux Jeux olympiques de Rome pour un jeune américain, Cassius Clay, âgé de 18 ans, en catégorie mi-lourd. En 1960, après les éliminatoires, il arrive en finale face à Zbigniew Pietrzykowski, tenant du titre et il l’emporte. C’est le sommet de la carrière amateur de Clay. Cette victoire lui vaut une belle publicité et lui permet de commencer sa carrière professionnelle.
Mais peu après, il est rejeté d’un restaurant à Louiseville et sa médaille ne lui est d’aucun secours. De colère, il décide de la jeter dans l’Ohio.

Cassius Clay s’engage politiquement, bientôt, contre la guerre du Vietnam, puis prend le nom de Mohamed Ali pour embrasser l’Islam et le mouvement noir américain. Il devient messager pour la paix.
Il sera champion du monde, plusieurs fois WBA et WBC, mais il reste un olympien. En 1996  aux Jeux d’Atlanta, c’est lui le dernier relayeur à qui l’on passe la flamme pour allumer le chaudron. Puis le Comité olympique international (CIO) lui remet une réplique de sa médaille de 1960, celle qu’il avait jetée dans l’Ohio, sur le terrain avec l’équipe de rêve du basket américain, le tout sur la marche de l’Empire des films Star Wars.

Une médaille parfois difficile à gérer

Il faut pouvoir assumer cette médaille. Les rêves qu’elle fait naître et la pression qui va avec. Plusieurs athlètes ont vécu des descentes aux enfers après ces victoires. Il y a eu ceux dont les médailles ont été retirées pour dopage, ont compliqué la vie comme pour le canadien Ben Johnson, ou l'américaine Marion Jones. Certains ont eu des difficultés financières et toutes les peines du monde à se reconvertir, comme la soviétique Olga Korbut multi-médaillée olympique à Munich aux jeux de 1972, qui a fini par vendre ses médailles aux enchères pour subvenir à son existence. Elle en en a vendu trois sur les quatre en or qu’elle possédait pour 217 000 dollars.
 
Comme quoi une médaille ne change pas toujours la vie en bien. Mais elle peut être d’un certain secours.

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