Le marathon : un symbole de l’universalité des Jeux olympiques

Des épreuves au caractère universel ce week-end, pour les Jeux olympiques de Paris. Pas moins de trois marathons sont organisés, et la possibilité pour tous d'y prendre part. Un œil dans le rétroviseur avec "L'info de l'histoire" par Fabrice d'Almeida.
Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le coureur tchécoslovaque Emil Zatopek, au centre, vainqueur du marathon olympique suivi par l'Argentin, Reinaldo Corno et le Suédois Gustaf Jansson, aux JO d'Helsinki le 27 juillet 1952 en Finlande. (KEYSTONE-FRANCE / GAMMA-KEYSTONE VIA GETTY IMAGES)

Le marathon a cette force de l’évidence. Tout le monde peut s’aligner sur la ligne de départ, avec son cœur et ses poumons, et c’est parti pour 42,195 km de douleur. Rien de plus simple, et les organisateurs des Jeux de Paris l’ont bien compris, en ouvrant un marathon populaire, à côté de la compétition officielle.

Et c’est comme cela, depuis le début des épreuves dans les Jeux modernes. Car le marathon, comme sport, est une invention des nouveaux Jeux olympiques. C’est en hommage à Athènes,, que cette épreuve a été imaginée pour les Jeux de 1896. Dans l’Antiquité, contrairement au disque, au javelot, au poids ou la lutte, le marathon n’existait pas. Et pourtant, c’est bien à la suite de cette célèbre bataille, qui remonte à 490 avant notre ère, qu’un coureur a été envoyé prévenir Athènes de la victoire de ses troupes, face aux Mèdes, les Perses de Xerxès.

Et c’est un Grec, presque 2500 ans plus tard, qui a gagné la première épreuve, Spyridon Louis. À 23 ans, il a l’habitude depuis son enfance d’accompagner son père, livreur d’eau, quand celui-ci se déplace sur la charrette tirée par un cheval. Après les éliminatoires, il est le premier grec sélectionné. Et avec 13 autres concurrents, il s’élance pour le premier marathon olympique, 38 km. 2h58mn et 50 secondes plus tard, il arrive dans le stade, sous les ovations de la foule athénienne. C’était le 10 avril 1896. Ce fut d’ailleurs la première médaille d’or grecque.

Depuis, des marathons, il y en a tout autour de la planète...

C’est une épreuve dans laquelle des représentants venus de tous les continents, ont obtenu des médailles. C’est vraiment le sport universel. On peut même le gagner pieds nus, à l’image d'Abebe Bikila, un Ethiopien, deux fois victorieux aux JO. La première fois à Rome, en 1960.

Et puis il y a des stars. En 1952 à Helsinki, Emil Zatopek remporte le 5 000, le 10 000 et le dernier jour, le marathon. Quatre ans plus tard, c’est notre Alain Mimoun qui gagne. Il prend sa revanche sur Helsinki. Zatopek finit 6e.

Et depuis les Jeux de Los Angeles, les femmes aussi courent le marathon 

Ce qui rend passionnant le marathon, c’est la simplicité de la règle, comme dans toutes les courses à pied : le premier à franchir la ligne. Et ensuite sa durée, et l’effort qu’elle suppose. Car tout le monde le sait, le marathon, aux Jeux d’été, se joue souvent avec une chaleur étouffante. Il faut tenir, et c’est un combat contre soi, autant qu’une course contre les autres concurrents.

Bien sûr, il y a eu aussi des couacs. Des coureurs se trompent de direction avant de reprendre le bon chemin. Des tricheurs, avec dès la première édition, un disqualifié. Et aussi des radiés pour professionnalisme, avant même le début des épreuves : d’anciens vainqueurs comme le Finlandais Paavo Numi, ou avant lui, Boughera el Ouafi.

Mais cette course reste une épreuve reine, celle qui achève le tournoi, et que l’on peut toujours voir gratuitement sur le parcours. C’est l’esprit universel des Jeux.

20 024 concurrents vont enfin s'élancer sur les 42,195 kilomètres du "Marathon pour tous", ce samedi 10 août, à 21 heures, sur le même parcours que le marathon des Jeux olympiques de Paris 2024, entre l'Hôtel de Ville et les Invalides, en passant par le château de Versailles.

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