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Réforme de la SNCF : "On n'a aucune ambition de détruire le service public ferroviaire, bien au contraire", assure la députée LREM Aurore Bergé

La députée La République en marche Aurore Bergé était l'invitée de du "19h20 politique" lundi sur franceinfo. 

Article rédigé par franceinfo, Nicolas Teillard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Aurore Bergé, députée LREM des Yvelines. (FRANCEINFO)

Aurore Bergé était l'invitée du "19h20 politique", lundi 2 avril, sur franceinfo. La députée La République en marche des Yvelines et porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée est revenue sur la grève à la SNCF qui débute lundi soir.

franceinfo : Les syndicats dénoncent un projet de réforme visant, selon eux, "à détruire le service public ferroviaire". Est-ce vrai ? 

Aurore Bergé : On n'a aucune ambition de détruire le service public ferroviaire, bien au contraire. On a aujourd'hui une entreprise publique à laquelle on est tous et toutes très attachés. Les Français aussi. Les 4 millions d'utilisateurs quotidiens de la SNCF aussi. Mais, on sait qu'on a un service qui s'est dégradé, qui doit pouvoir se moderniser et qui ne peut pas continuer à générer 3 milliards d'euros de dette supplémentaire par an. Donc, nous, on a une détermination qui est de permettre la transformation de la SNCF pour que ça reste une entreprise publique puissante. 

Et pourtant, ça ne passe pas : la mobilisation des cheminots s'annonce très suivie dès mardi. Qu'est-ce que cela signifie selon vous ? 

La ministre a concerté. Depuis le 1er mars, elle a eu une vingtaine de réunions avec les différentes organisations syndicales. Je regrette que les organisations syndicales aient eu une stratégie de "grève perlée" avant même que les négociations aient commencé. 

Et la CGT vous renvoie la balle, en disant que ce n'est pas une "concertation"... 

Le rôle du gouvernement, c'est quoi ? C'est d'avoir un cap et de le donner. Le gouvernement devrait venir à des réunions de concertation qu'il provoque en disant : "Nous n'avons pas de projet" ? Ça n'aurait aucun sens. Donc, il y a deux choses. Il y a un cap qui a été donné (... ), on a un objectif de modernisation de la SNCF et de cette entreprise publique. Après, il y a ce qui relève de la négociation, ce qui sera d'ailleurs aussi ce qui relèvera du Parlement, parce que vous savez qu'on ne passera pas par ordonnances, mais que ce sera un projet de loi, c'est-à-dire qu'on aura encore plus ce débat au Parlement qu'on aurait pu l'avoir avec les ordonnances. Ce débat existe sur les dates de mise en ouverture à la concurrence et le statut des cheminots notamment (...)

Il y a aussi la bataille d'opinion. Invité de "L'Interview éco" sur franceinfo lundi, Laurent Brun s'est dit "persuadé" que les cheminots allaient "rallier des usagers". Avez-vous peur que les Français prennent fait et cause pour les cheminots ?

Je regrette encore une fois que ce mouvement puisse paralyser un certain nombre de personnes (...) C'est quelque chose qui n'est pas acceptable, qu'on empêche des gens notamment de circuler librement et de venir travailler. On a le droit de faire grève évidemment. Encore une fois, je trouve toujours étonnant le procédé qui vise à d'abord déposer des préavis, à d'abord mettre en place une stratégie de grève avant d'avoir des stratégies de négociation. Non, on ne reculera pas, contrairement à ce qui est demandé ici.

Laurent Brun demande aussi une prise en charge de la dette de la SNCF... 

La ministre a toujours dit que c'était un point qui était un point de négociation. (...) L'État, ce sont les Français : si la dette doit être reprise, c'est vous, c'est moi, c'est l'ensemble des Français, qui devons assumer la dette... Au moment-même où nous désendettons le pays. Donc il faut aussi savoir ce qu'on veut et le message qu'on doit passer aux Français. On a toujours dit qu'on était prêt à avoir cette négociation sur une reprise partielle de la dette, mais cette reprise partielle de la dette ne peut aller qu'avec une transformation de la SNCF. 

Que dites-vous aux Français pour les rassurer ?

Il ne faut pas mélanger les choses : la privatisation et l'ouverture à la concurrence ce n'est pas pareil. La privatisation veut dire qu'il n'y a plus d'entreprise publique qui assume un service public. Là, ce qu'on dit c'est qu'il y'aura une ouverture à la concurrence, donc on aura une entreprise publique, puissante, installée, à laquelle les Français sont attachés et qui mérite d'être modernisée, et qu'il y aura à côté, en effet, une possibilité que d'autres entreprises puissent venir proposer leurs services. Ça existe en Allemagne par exemple (...) Une ouverture à la concurrence permet d'augmenter aussi la qualité de services. Et, c'est ça qu'on veut. 

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