"À carrières égales, les retraites complémentaires des femmes sont 25% inférieures à celles des hommes", déplore la présidente de l'Agirc-Arrco

L'Agirc-Arrco verse des pensions qui peuvent représenter entre 30 et 70% de la pension d’un retraité du privé. C'est significatif.  Comment ces régimes vont-ils s'adapter aux mesures inscrites dans la réforme, notamment le décalage de l'âge ? "Quand la réforme sera votée, nous allons prendre en compte ce recul de l'âge, c'est-à-dire qu'il faudra travailler plus longtemps. Sachant que dans l'Agirc-Arrco, le système fonctionne avec des points", explique sa présidente Brigitte Pisa.

Plus de 60 milliards de réserves

L'Agirc-Arcco a la spécificité d'être paritaire (gérée conjointement par les syndicats et le patronat), et c’est un organisme qui fonctionne plutôt bien, avec d’importantes réserves : plus de 60 milliards. "Je ne dirais pas que c'est un trésor de guerre au regard des montants que nous devons financer mais nous veillons à la bonne tenue des comptes", estime toutefois Brigitte Pisa. 

Les retraites complémentaires du privé ont été revalorisées de 5% à l'automne 2022, pour suivre l'inflation, rappelle la présidente de l'Agirc-Arrco. 

"La retraite se prépare vers 50 ans, c'est le bon moment pour commencer à y penser. Cela permet de commencer à réunir vos justificatifs, vérifier qu'il n'y a pas d'oubli."

Brigitte Pisa

à franceinfo

Depuis l’annonce de la réforme, elle sent l'inquiétude pointer chez de nombreux Français, qui essayent d’estimer le montant de leur retraite : "Nous enregistrons depuis janvier une hausse très significative des connexions à notre site", confie-t-elle.

Les retraites complémentaires traduisent les inégalités de salaires tout au long des parcours professionnels, souligne la dirigeante : "Aujourd'hui, il y a encore un différentiel de 25% des pensions versées par les retraites complémentaires entre les hommes et les femmes, pour une même carrière. D'ailleurs, si on alignait les salaires des femmes, cela ferait des cotisations en plus, et règlerait les problèmes de déficit des régimes".

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