Christophe Catoir (Adecco) : "L’apprentissage est une des voies d’excellence contre le chômage de masse"
Christophe Catoir, président France du groupe d’intérim et services en ressources humaines Adecco, était l'invité, mardi soir, de "L'interview éco" sur franceinfo pour évoquer le lancement du réseau GAN, destiné à rapprocher entreprises, institutions et systèmes d’éducation autour de l’apprentissage.
Le réseau mondial d'apprentissage GAN a ouvert un bureau, mardi 5 septembre, en France. L'objectif est de favoriser l'apprentissage dans plusieurs pays, dont la France. À cette occasion, Christophe Catoir, le président France du groupe d’intérim et services en ressources humaines Adecco, était l'invité de L'interview éco sur franceinfo, mardi soir. Il est revenu sur l'importance de l'apprentissage, trop peu développé en France, pour régler à l'avenir le chômage de masse.
franceinfo : Avec le GAN, vous mettez en relation les différents acteurs ?
Christophe Catoir : L'objectif est d'avoir des entreprises mobilisées autour de l'apprentissage. En France, il y a 14 membres fondateurs. Ces entreprises n'ont pas attendu la création du GAN pour s'investir sur l'apprentissage. Chez eux, on compte 25 000 apprentis. C'est déjà beaucoup quand on sait qu'en France il y a 400 000 apprentis. L'objectif est aussi de pouvoir partager les bonnes pratiques de l'apprentissage - un sujet dont on voit qu'il a du mal à se développer dans notre pays - mais de pouvoir aussi collaborer avec les pouvoirs publics de façon à trouver des éléments qui permettent de déverrouiller un sujet qui en France est plus verrouillé qu'ailleurs. Dans les pays où l'apprentissage est très développé, le chômage des jeunes est beaucoup plus faible.
L'apprentissage va-t-il réellement régler le chômage de masse ?
Les éléments de preuve existent. Les pays qui ont beaucoup développé l'apprentissage ont un taux de chômage des jeunes qui est beaucoup moins important que dans les pays qui ne l'ont pas fait. Malheureusement, la France reste sur des niveaux d'apprentis qui sont à peine plus fort qu'il y a dix ans. On ne peut pas parler d'un remède miracle. C'est une responsabilité collective. C'est d'abord à nous, collectif d'entreprises, de rendre attractifs des métiers dont on sait que les candidats ne pensaient pas faire carrière.
En France, on privilégie les hautes études. L'apprentissage, est-ce le mauvais élève ?
C'est un contre-sens : depuis 2008, l'enseignement supérieur a augmenté son nombre d'apprentis de 48%. Comme quoi cette modalité d'insertion sur le marché du travail est revendiquée par les meilleures écoles. Mais, il est vrai que sur un certain nombre de métiers où l'on rencontre des pénuries, il y a un manque d'information et de la rigidité. L'apprentissage est une voie d'excellence. Cela permet de rapprocher aussi le monde de l'éducation du monde de l'entreprise.
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