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Coupe du monde : "Énormément de paris en ligne sur la finale", selon Charles Coppolani (Arjel)

Charles Coppolani, président de l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), était l'invité de l'interview éco, ce vendredi.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Charles Coppolani, président de l'Autorité de régulation des jeux en ligne, était l'invité de l'interview éco (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Dimanche 15 juillet, la finale de la Coupe du monde de football opposera la Croatie à la France. L'occasion pour les supporters de faire des paris sportifs. Depuis 2014, ils progressent en France. Charles Coppolani, président de l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), était l'invité ce vendredi de franceinfo. Il explique que ce match sera peut-être celui "sur lequel il y aura le plus de paris depuis l'ouverture des jeux en ligne." Il ajoute : "Dès la phase de groupe, nous avions déjà dépassé le montant des paris globaux sur l'Euro 2016 et également les mises sur la Coupe du monde de 2014. C'est la raison pour laquelle il faut que nous veillions."

franceinfo : Est-ce que vous savez combien les Français vont parier sur le match de dimanche ?

Charles Coppolani : Difficile de le savoir parce qu'ils vont surtout parier dans les derniers moments. Certains parieront même pendant le match mais on peut penser que ce sera effectivement un match sur lequel il y aura énormément de paris et ce pour plusieurs raisons. D'abord, parce que c'est un match de l'équipe de France, très médiatisé, avec beaucoup d'émotions. C'est aussi un match qui vient au moment où les paris progressent de plus en plus et ce depuis 2014. Concernant le profil des parieurs sportifs aujourd'hui en France, 90% du temps, ce sont des hommes et 70% d'entre eux ont entre 18 et 35 ans. C sont donc plutôt des hommes et plutôt des jeunes.

Est-ce que vous vous attendez à un record ?

Le terme de record ne me convient pas. Je pense que ce sera un match très important, peut-être même le match sur lequel il y aura le plus de paris depuis l'ouverture des jeux en ligne - ça me paraît incontestable - mais, pour autant, il faut prendre tout cela avec beaucoup de précautions. La Coupe du monde est un événement très particulier, pour lequel les opérateurs ont fait un investissement marketing important. Il y a donc beaucoup de bonus qui sont attribués et, pour les opérateurs, l'enjeu est donc de conserver ces nouveaux parieurs qui vont arriver.

Le record, le point de référence en la matière, reste France-Portugal en finale de l'Euro 2016, avec des mises de 30 millions d'euros si on prend en compte à la fois les jeux dans les points de vente de la Française des jeux et les jeux en ligne. Pensez-vous que ce sera plus sur la finale ?

Je n'ai pas d'éléments précis au moment où nous parlons mais ce qui est clair, c'est que dès la phase de groupe, nous avions déjà dépassé le montant des paris globaux sur l'Euro 2016 [360 millions de paris en France sur la phase de groupe] et également les mises sur la Coupe du monde de 2014. C'est la raison pour laquelle nous surveillons cela parce qu'évidemment c'est très bien pour le secteur mais, en même temps, il faut que nous veillions. Ce qui peut être inquiétant, c'est qu'à partir du moment où il y a de plus en plus de parieurs, le jeu excessif s'accroît - même si les ratios demeurent stables - et nous avons peur que les gens, sur la durée, perdent le contrôle de leur jeu. C'est la raison pour laquelle nous donnons un certain nombre de conseils. Nous avons fait une campagne sur les réseaux sociaux : parier doit rester un jeu, il faut avoir un budget et s'y tenir, si on perd il ne faut pas chercher à se refaire... Ce sont des éléments clairs et nous avons un site, "evalujeu", sur lequel les parieurs et joueurs peuvent aller, anonymement, pour tester leur jeu et voir s'ils ont des problèmes de jeux.

L'an dernier en France, 2 millions de personnes ont fait des paris sportifs en ligne. C'est 23% de plus qu'en 2016. Est-ce qu'aujourd'hui les Français parient plus ou moins que leurs voisins ?

En matière de paris sportifs, certainement moins que leurs voisins. C'est aussi une des raisons pour lesquelles nous sommes dans une phase de croissance. Le marché des paris sportifs a décollé assez tardivement en France, globalement en 2014, c'est pourquoi nous sommes très loin du Royaume-Uni et loin de l'Italie ou de l'Espagne. Il y a donc une marge de progression sur ce marché car nous ne sommes pas à maturité. Si vous regardez le montant des paris sportifs par rapport aux mises sur les jeux de tirage et de grattage de la Française des jeux, nous ne sommes pas dans les mêmes ordres de grandeur : nous sommes à 12 milliards de mises pour la Française des jeux et 2,5 milliards, en 2017, sur les paris sportifs.

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