Covid-19 à l’hôpital : Pascal Roché, directeur général de Ramsay Santé, doit faire face à "l’incertitude"
Le patron d'un des leaders européens des hôpitaux privés estime que "les trois semaines devant nous sont critiques".
En France, plus de 21 000 personnes sont maintenant hospitalisées pour une infection au coronavirus, dont plus de 3700 en réanimation. Invité éco de franceinfo, jeudi 6 janvier Pascal Roché, directeur général de Ramsay Santé, un des leaders européens des hôpitaux privés (avec environ 50 000 salariés) résume la situation : "Les quinze jours ou trois semaines devant nous sont critiques. On ne sait pas".
Certains éléments sont encourageants, selon le dirigeant : "On peut se rassurer en se disant qu’en réanimation, on a avant tout des patients Delta. Nous avons des exemples au sein du groupe. Au Danemark, où la vague Omicron est arrivée dix jours auparavant, il n’y avait hier que dix patients en réanimation pour cinq millions d’habitants".
Des tensions en médecine, plus qu’en réanimation
En revanche, la montée des hospitalisations conventionnelles l’inquiète davantage : "On a environ 20 000 patients aujourd’hui, alors qu’on en avait 30 000 au pic de la première vague. Soyons honnêtes, en termes de moyens humains, l’ensemble du monde hospitalier français ne sera pas capable de remonter au niveau de la première vague".
"À priori, poursuit-il, Omicron entraîne des formes moins sévères, mais des besoins en médecine, notamment en oxygénothérapie. Là, ça monte très vite".
"Pour les soins critiques, on est plutôt confiant, mais on doit se préparer à tous les scénarios. En médecine, la situation est grave."
Pascal Roché, directeur général de Ramsay Santésur franceinfo
Le patron de Ramsay Santé insiste sur les fortes disparités entre les régions françaises : "La tension hospitalière, le nombre de lits de soins critiques occupés aujourd’hui par des patients Covid est en moyenne de 73%. Mais ce chiffre cache des problématiques très différentes. En Normandie et Bretagne, c’est 48% ou 49%. En Paca, nous sommes déjà malheureusement au-dessus de 100%, dans une région où le taux de vaccination est en moyenne huit points inférieur à la moyenne nationale. Dans chaque territoire, nous faisons face à des difficultés différentes".
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