Covid-19 : l’épidémie provoque "jusqu’à 15% d’absentéisme à certains endroits", selon Alain Roumilhac, président de Manpower France
"Le mois de janvier risque d'être assez tendu", selon le spécialiste de l'interim.
Dans beaucoup d’entreprises, la rentrée est compliquée. De plus en plus de salariés sont infectés par le coronavirus et doivent s’isoler. Les employeurs doivent alors réorganiser les plannings et tenter de pallier les absences. Invité éco de franceinfo vendredi 7 janvier, Alain Roumilhac, le président de Manpower France, estime qu’il "va falloir que les entreprises se réorganisent", si la tendance reste la même. Aujourd’hui, estime-t-il, "on a jusqu’à 15% d’absentéisme à certains endroits".
Selon le dirigeant, le problème se pose surtout "là où les gens ne peuvent pas télétravailler", pour "ceux qui travaillent avec leurs mains, leurs bras, dans l’industrie, la logistique" : "C’est là que l’impact va être le plus important". Les demandes de travailleurs intérimaires augmentent. Pour y répondre, le patron de Manpower estime que "ça ne va pas être simple" mais que "ça va donner des opportunités à beaucoup de personnes".
Des hausses de salaires en vue
Cette difficulté ponctuelle fait écho à des difficultés de recrutement beaucoup plus profondes. Pour Alain Roumilhac, cette situation oblige les entreprises à penser "une nouvelle façon d’appréhender le travail de leurs collaborateurs, pour attirer suffisamment de personnes dans ces métiers".
Selon le dirigeant, des hausses de salaires sont inéluctables : "Ce n’est pas possible qu’avec les tensions sur le recrutement, il n’y ait pas une hausse des salaires. On le voit déjà (…) Entre octobre et janvier, le SMIC aura augmenté de 3,1%. Ça aura un impact indéniable sur l’ensemble". Des négociations sont en cours dans plusieurs branches. Alain Roumilhac observe aussi que les salariés mettent en balance le salaire proposé et les conditions de travail et que certains se disent, par exemple : "Si c’est pour pas très bien gagner ma vie, je ne travaillerai pas le week-end et je ne travaillerai pas le dimanche". "Le salaire n’est pas le seul élément, mais c’est un élément important d’attractivité", estime Alain Roumilhac.
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