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Face à BlaBlaCar qui rachète Ouibus, Flixbus affirme qu’il a "beaucoup d’armes pour résister"

Coup de théâtre dans le secteur des cars Macron : le leader du covoiturage rachète la filiale de la SNCF. La concurrence va être relancée. Mais pour Yvan Lefranc-Morin, directeur général de Flixbus France, cette nouvelle donne est peut-être une "bonne nouvelle".

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Yvan Lefranc-Morin, directeur général de Flixbus France, invité de franceinfo le 13 novembre 2018.  (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)

Bientôt, BlaBlaCar proposera aussi des voyages… en autocar. Le spécialiste du covoiturage vient d’annoncer le rachat de Ouibus, la filiale de la SNCF. Pour Flixbus, leader européen des cars longue distance, la concurrence se renforce. Mais le directeur général de Flixbus France, Yvan Lefranc-Morin voit dans cette situation une "bonne nouvelle" : "Enfin, nous aurons un concurrent rationnel dans ses choix, financé par des fonds privés, et ça, ça change absolument tout pour nous. Il ne pourra pas se permettre de faire ce qu’a fait OuiBus". Le dirigeant fustige la gestion de OuiBus par la SNCF, une "gabegie absolue" selon lui : "Ils ont perdu 180 millions dans le bus. C’est le contribuable qui a réglé la note".

Flixbus prêt à réagir

Dès l’an prochain, en partenariat avec la SNCF, BlaBlaCar proposera aussi des offres combinées de voyages en car, voiture et train, promettant des offres "de porte à porte". Mais Yvan Lefranc-Morin n’est "pas persuadé de la complémentarité entre l’autocar et le covoiturage. Le covoiturage et l’autocar sont deux modes de transport concurrents. On a les mêmes clients". Cela dit, Flixbus va étudier l’offre de BlaBlaCar pour les voyages en car, et se prépare à réagir : "On ne va pas regarder les choses se passer sans réagir. Nous adapterons notre stratégie. Tout est sur la table".   

Flixbus espérait atteindre la rentabilité cette année en France. Il n’en est plus sûr, mais affirme qu’il n’en est pas loin et l’atteindra "l’année prochaine, sans aucun doute". 

L'impact de la hausse des prix du carburant

Interrogé sur le mouvement du 17 novembre contre la hausse des prix du carburant, le directeur général de Flixbus explique que cette hausse "renchérit le coût de production de chaque kilomètre - c'est 20% de hausse sur le poste essence, et 5% sur l'ensemble du coût de production". Mais il y voit un effet positif : "Beaucoup de gens abandonnent leur voiture et viennent chez nous".

Le mouvement des gilets jaunes empêchera-t-il les cars de rouler samedi prochain ? "Tous nos cars rouleront normalement, on espère qu'il n'y aura pas trop de perturbation mais c'est difficile à prédire".

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