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Guillaume Pepy, président d'Initiative France : "Il n'y a pas de diplôme de jeune chef d'entreprise, ça s'apprend par la pratique"

Au 11 septembre, la Commission européenne a révisé à la hausse sa prévision de croissance pour l'économie française pour cette année. Guillaume Pepy, président d’Initiative France, est optimiste sur la dynamique qui peut se reporter sur les créations d'entreprise en France.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Guillaume Pepy, président d’Initiative France (franceinfo)

Le PIB de la France, le produit intérieur brut, et donc la richesse nationale produite par le pays, devrait augmenter de 1% sur l'ensemble de l'année, soit beaucoup mieux que ce que font nos voisins européens. Guillaume Pepy, ancien PDG de la SNCF, est aujourd’hui le président d’Initiative France, le premier réseau de financement et d’accompagnement des entrepreneurs dans les territoires. Il nous parle de l'état d’esprit des jeunes créateurs de start-up innovantes qu'il rencontre, dans le contexte de forte inflation et de taux d’intérêt élevés qui freinent le crédit.

 

franeinfo : Quel est le profil des jeunes créateurs d'entreprise aujourd'hui?

Guillaume Pepy : Ce sont des jeunes créateurs de tous âges (…), vous pouvez avoir des personnes qui sont parties dans des plans de sauvegarde de l'emploi, des gens qui étaient salariés, qui ont envie de changer de vie, des gens qui ont une petite chose qui leur trotte dans la tête depuis longtemps et qui ont envie de se réaliser.

"Le point commun, c'est les motivations : "Je veux être indépendant, je me fixe un challenge et je veux créer une entreprise qui fasse du sens."

Guillaume Pepy

à franceinfo

Y-a-t-il autant de femmes que d’hommes ?

Hélas non. Il y a 43% de femmes et donc 57% d'hommes. Et ce qu'il faut qu'on fasse, c'est qu'on arrive à peu près à 50/50. Pour cela, on a une proposition très simple, c'est un "vis ma vie d'entrepreneuse", organisé pour des jeunes femmes qui se posent la question mais qui hésitent encore, qui ont peut-être la crainte à se lancer. On leur fait passer des journées avec des femmes qui sont elles-mêmes déjà cheffes d'entreprise pour les sécuriser, les rassurer.

Sur le fond, une personne, un élève qui sort sans formation, a-t-elle autant de chances de créer son entreprise, de réussir qu'un jeune qui va sortir d'HEC, par exemple ?

En fait, il n'y a pas de diplôme de jeune chef d'entreprise. Ça s'apprend par la pratique.

"On est allé chercher des jeunes qui sont loin de l'emploi et loin de l'idée d'être patron, mais qui ont envie d'avancer."

Guillaume Pepy

à franceinfo

Dans un programme qui s'appelle Incube, il y a 2 500 places cette année. Ça consiste en un accompagnement renforcé. Cette personne qui a une idée au fond de la tête, mais qui se dit '"Ce n'est pas pour moi, je n'habite pas le bon quartier, j'ai pas assez d'argent, je n'ai pas le bon diplôme", on va l'accompagner pendant trois, six, neuf mois, un an pour que cette petite idée devienne réalité.

Où trouvez-vous l’argent pour financer ces projets ?

Nous, on prête de l'argent, on ne le donne pas. On prête jusqu'à 30 000 euros, voire 50 000 euros quand c'est un projet innovant. Mais le secret, c’est que ce sont des prêts à taux zéro. Donc aujourd'hui, c'est particulièrement avantageux.

Qu’attendez-vous des pouvoirs publics ?

On attend la concrétisation d'une annonce du président de la République qui est passée un peu inaperçue au début de l'été. Il est allé à Marseille, où il a garanti ce qu'on appelle un prêt d'honneur, c'est-à-dire le même genre de prêt que nous faisons. Ce sont des prêts qui vont aller directement dans les 2 000 quartiers [qui ont été priorisés par Emmanuel Macron dans le cadre de la politique de la ville].  Dans ce quartiers, il se crée un peu moins d'entreprises qu'ailleurs et la mise en œuvre de ce 'prêt d'honneur quartier' va donner un coup de pouce à des jeunes et à des moins jeunes qui attendent ce prêt d'honneur pour pouvoir se lancer.

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