L'interview éco. Margrethe Vestager : la Commission européenne ira "jusqu'au bout" face à Google
La commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager dévoile ses objectifs à la veille de la présidentielle américaine. C’est elle qui a récemment fait condamner l’américain Apple à rembourser 13 milliards d’euros au fisc irlandais.
La commissaire européenne à la concurrence, la danoise Margrethe Vestager dévoile ses objectifs à la veille de la présidentielle américaine. C’est elle qui a récemment fait condamner l’américain Apple à rembourser 13 milliards d’euros au fisc irlandais.
franceinfo : Trump ou Clinton, est-ce que cela fait une différence pour vous?
Margrethe Vestager : C'est difficile à dire. Mon expérience jusqu'à maintenant a montré que la coopération avec les différents organismes américains est une relation rapprochée, de confiance. Après les élections, il est difficile d'envisager que cette façon de travailler cesse du jour au lendemain. Mais tout reste à voir.
Le dossier le plus emblématique du moment est celui d'Apple. Est-ce que le groupe a remboursé les 13 milliards d'euros?
Cela suit son cours, mais ce n'est pas le seul dossier traité en ce moment. Starbucks a payé les impôts qu'il devait, tout comme Fiat. Un autre dossier est en cours avec 35 entreprises. Apple est en pleine discussion, et nous travaillons de notre côté avec les autorités irlandaises pour arriver à un accord.
Sur le dossier du système d'exploitation Android, nous avons présenté à Google l'ensemble des éléments qui posaient question et ils ont répondu à une partie des objections. C'est très intéressant parce que lorsque l'on utilise un système d'exploitation Android, il est offert sur tous les appareils mobiles, et à travers ce système d'exploitation, on peut offrir l'ensemble des produits Google, ce qui permet d'obtenir une position dominante. Nous irons jusqu'où bout de ce dossier et lorsque nous aurons acquis la certitude qu'effectivement il y a un abus de position dominante, nous nous lancerons.
José Manuel Barroso, l'ancien président de la commission européenne est parti travailler pour la banque Goldman Sachs. Que ferez-vous quand vous aurez quitté la commission?
Je crois que les règles doivent être extrêmement strictes. Cela dit, il est difficile de dire qu'un commissaire, lorsqu'il finit son mandat, doit devenir un retraité, surtout que certains d'entre nous commencent très jeunes. À mon sens, c'est vraiment un choix personnel, et c'est au commissaire de défendre les choix qu'il fait. Nous avons entre nos mains la confiance de plus de 500 millions d'européens et il appartient à chacun des commissaires de comprendre que lorsque l'on se lance dans ce type de carrière, il s'agit au final d'un engagement à vie.
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