L'interview éco. Philippe Vallée (Gemalto) : "Le paiement sans contact va devenir une habitude"
Philippe Vallée, directeur général de Gemalto, était l'invité de Jean Leymarie, vendredi sur franceinfo, pour évoquer le développement de son entreprise dans le domaine de la carte à puce sans contact.
Le groupe Gemalto est historiquement le leader mondial de la carte à puce. La société a enregistré en 2016, un bénéfice net de 186 millions d'euros, mais déplore, en revanche, le déclin des ventes de ses cartes SIM. Pour compenser, elle se développe dans la sécurité face au risque terroriste (biométrie) et aux cyberattaques. Gemalto mise aussi sur la puce sans contact, une affaire "d'éducation du consommateur", a assuré Philippe Vallée, directeur général de Gemalto, vendredi 3 mars sur franceinfo.
Pourquoi les ventes de cartes SIM diminuent-elles ?
Philippe Vallée : On continue à vendre la carte SIM, mais on va aller vers quelque chose de plus petit, de miniaturisé pour connecter d'autres objets. On a fait, avec Samsung, la connexion de leur montre grâce à une fonction plus miniaturisée. On parle d'évolution de ces produits. Il s'agit d'authentifier l'objet à connecter sur les réseaux. On parle de quelques dizaines de milliards d'objets connectés dans les années qui viennent. Le problème, c'est que nous sommes confrontés, notamment en Asie et en Afrique, aux gouvernements. Ils exigent, pour les cartes SIM prépayées, un document d'identité. Cette vérification d'identité a fait baisser mécaniquement ces marchés.
Est-ce que le service sans contact fonctionne ?
On utilise en France la version sans contact pour payer de façon rapide un montant de 20 euros. La puce est vraiment le garant de la sécurité du porteur. La puce sans contact est une portion faible des transactions, mais c'est en train de changer. Cela va devenir une habitude. Les commerçants proposent le sans contact pour accélérer le parcours client. On a des exemples comme l'Australie, le Canada, la Pologne où ils ont adopté cette application. En Australie, notamment, on peut payer sans contact pour un montant de 150 euros. Il faut, en France, améliorer le parcours client. L'utilisation de la carte sans contact, dans un restaurant rapide, permet d'accélérer le paiement au comptoir par exemple. On a beaucoup travaillé sur ces normes sans contact. Aujourd'hui, il n'y a aucun problème. C'est une affaire d'éducation du consommateur. Les habitudes mettent du temps à changer.
Vous travaillez également pour la sécurité des gouvernements. La lutte contre le terrorisme va-t-il devenir votre métier principal ?
Le premier objectif est de contrôler plus efficacement pour prévenir le terrorisme. Le deuxième objectif est de fluidifier le parcours client dans les aéroports, puisque le trafic passager va doubler dans les 10 ans à venir. L'idée, pour Aéroports de Paris, est que les clients mettent moins de temps au contrôle des passeports et plus de temps dans les boutiques.
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