"La Chine a compris bien avant l'Europe que la bataille de la transition énergétique allait être avant tout une bataille des métaux", selon la PDG du groupe minier Eramet
Christel Bories, PDG d'Eramet, accompagne Emmanuel Macron pour sa tournée africaine. À la tête du groupe minier français, elle s'inquiète de la main mise de la Chine sur les réserves mondiales de minerais, et notamment de lithium, nécessaires à la fabrication de la voiture électrique.
La patronne d'Eramet s'envole avec le président de la République pour le Gabon, mercredi 1er mars. Le groupe français exploite dans ce pays une mine de manganèse, faisant de lui le premier employeur privé du Gabon. Mais ailleurs sur le continent, la Chine a une longueur d'avance. "La Chine a compris bien avant l'Europe que la bataille de la transition énergétique allait être avant tout une bataille des métaux," selon Christel Bories, PDG d'Eramet, groupe minier et métallurgique mondial.
"Pour faire des réseaux électriques il faut du cuivre, pour faire des batteries il faut du nickel, du lithium et du cobalt, reprend Christel Bories. Ces métaux, la Chine ne les possède pas -pas plus que l'Europe d'ailleurs - mais elle a compris qu'il fallait les posséder pour maîtriser la chaîne de valeur.
"La Chine est allée en dehors de son territoire, en Afrique, en Amérique latine, acheter des mines, les exploiter et elle a effectivement mis la main sur beaucoup de gisements."
Christel Bories, PDG d'Erametà franceinfo
Mais là où il y a une place à prendre et Eramet a une carte à jouer, Christel Bories en est convaincue : "celle de la mine responsable. Les pays africains ont commencé à comprendre que la façon d'opérer des Chinois n'était pas celle qui leur rapportait le plus en terme de formation pour leur population, de développement économique et de préservation de l'eau et de la biodiversité." Et selon la patronne d'Eramet, certains pays africains se posent d'ailleurs la question de réallouer certains gisements actuellement exploités par les Chinois.
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