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Laurence Boone (OCDE) : "Le taux de croissance est le plus faible depuis la crise financière"

Pour la cheffe économiste de l'OCDE, la croissance faible devient "structurelle".

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Laurence Boone, cheffe économiste de l’OCDE, était l'invitée de franceinfo.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

L’économie mondiale continue à ralentir. L’OCDE (organisation pour la coopération et le développement économiques) prévoit maintenant 2,9% de croissance dans le monde cette année, un niveau inédit depuis la crise financière de 2008.  

Pour Laurence Boone, cheffe économiste de l’OCDE, et invitée éco de franceinfo, "cette baisse est en train de devenir structurelle. On entre dans une phase de croissance faible". Selon elle, "c’est grave, car ça veut dire moins de richesses créées, potentiellement moins de redistribution et moins d’emplois".  

Le poids des tensions commerciales  

Plusieurs raisons expliquent ce fort ralentissement. Les tensions commerciales, en particulier, pèsent lourd : "elles sont en train de s’installer et changent la donne". Selon Laurence Boone : "On a vu les chiffres du commerce mondial s’effondrer, au point où le taux de croissance est maintenant négatif. Cela n’augure pas bien de l’avenir, car quand on ne fait plus d’échanges commerciaux, on produit beaucoup moins et les entreprises n’investissent plus. D’ailleurs, la production industrielle s’effondre, elle aussi". 

La croissance contre le climat ?

Et si cette faible croissance était en revanche une bonne nouvelle pour le climat ? Cette semaine, des experts français ont publié de nouvelles simulations. Si la croissance économique reste aussi forte, et si elle toujours fondée sur les énergies fossiles, le réchauffement climatique pourrait être beaucoup plus intense et précoce que prévu.  

Laurence Boone, elle, refuse d’opposer croissance et climat. Pour réussir la transition énergétique, explique-t-elle, il faut de la croissance. Les besoins sont phénoménaux. Selon l’économiste, "aujourd’hui, dans le monde, on a besoin de six trillions d’investissement en infrastructures numériques, énergétiques, de transport, d’éducation, et on en est très, très loin".    

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