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Laurent Berger (CFDT) : "Le syndicalisme a changé de visage"

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, était l'invité de Jean Leymarie, vendredi sur franceinfo, pour évoquer la place de premier syndicat auprès des salariés du privé au niveau national, devant la CGT, glané cette année.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, jeudi 12 janvier sur franceinfo. (RADIO FRANCE / CAPTURE D'ÉCRAN)

La CFDT est devenue la première organisation syndicale chez les salariés du privé, détrônant la CGT, selon les chiffres communiqués, vendredi 31 mars, par la Direction générale du travail. "Le syndicalisme a changé de visage", a estimé, vendredi sur franceinfo, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.

franceinfo : La CFDT est devenue le premier syndicat de France dans les entreprises privées. Qu'est-ce que ça va changer ?

Laurent Berger : C'est la reconnaissance d'un syndicalisme qui était un peu invisible, qui est un syndicalisme de l'utilité pour les salariés. C'est la victoire d'un type de syndicalisme qui regarde la réalité en face, et qui l'affronte en faisant des propositions, et qui s'engage dans les négociations. La CFDT a assumé ces dernières années un type de syndicalisme particulier, qui est celui de la proposition et de l'engagement pour obtenir des résultats concrets, en étant parfois violemment critiquée.

Est-ce que vous pourriez mener des batailles, ensemble, avec la CGT ?

Si les sujets le justifiaient, oui. J'en appelle à ceux qui prétendent gouverner demain. Ils ne peuvent pas faire comme s'il ne s'était rien passé aujourd'hui. Le syndicalisme a changé de visage. Il faut qu'ils en tiennent compte. J'en appelle aussi au patronat. Il doit comprendre qu'il ne peut plus faire sans le travail et sans la voix des travailleurs. Et cette voix, dans les entreprises, est portée par le syndicalisme. Il faut donc qu'il s'engage davantage dans le travail social. Enfin, j'en appelle à mes collègues des organisations réformistes, pour que nous continuions ce travail en commun.

Emmanuel Macron reproche aux syndicats d'être trop politisés. Ferez-vous moins de politique ?

C'est une profonde erreur d'appréciation. Tout le monde sait que la CFDT est libre à l'égard de tout parti politique. Pour autant, elle est engagée. La CFDT a raison de dire qu'elle contribue à l'intérêt général. Je ne veux pas d'un syndicalisme qui soit renvoyé à la gestion des intérêts particuliers dans les entreprises. Le syndicalisme a montré, aujourd'hui, qu'il savait évoluer. Il faudra que tous les candidats, y compris Monsieur Macron, en tiennent compte.

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