Nicolas Revel (Assurance maladie) : la hausse du forfait hospitalier "ne pèsera pas sur les ménages"
Le directeur général de l'Assurance maladie, Nicolas Revel, était l'invité de "L'interview éco" pour évoquer le prochain budget de la sécurité sociale, jeudi sur franceinfo.
Nicolas Revel, directeur général de l'Assurance maladie, a expliqué, jeudi 28 septembre sur franceinfo, que l'augmentation du forfait hospitalier n'impacterait pas les ménages français car "tous les contrats des Français, qui ont une complémentaire, prévoient obligatoirement que ce forfait hospitalier soit couvert par cette complémentaire". Cette précision intervient alors que le gouvernement a présenté, jeudi après-midi, le projet de loi de financement de la sécurité sociale, qui prévoit plus de quatre milliards d'euros d'économie en 2018.
franceinfo : Le forfait hospitalier va passer de 18 à 20 euros par jour. Est-ce que cette augmentation est juste ?
Nicolas Revel : Le forfait hospitalier est à ce niveau depuis 2010. Il n'a pas évolué depuis, maintenant, sept ans. En le portant de 18 à 20 euros, nous appliquons l'inflation qui est constatée depuis cette période, quelque part. Cela va faire 200 millions d'euros pour les hôpitaux. C'est donc une ressource qui est importante et ne pèsera pas sur les ménages, car tous les contrats des Français, qui ont une complémentaire, prévoient obligatoirement que ce forfait hospitalier soit couvert par cette complémentaire.
Les mutuelles nous disent déjà : "Les tarifs vont augmenter". Les patients finiront par payer cette augmentation.
Les mutuelles, il leur arrive chaque année d'augmenter, un tout petit peu, les cotisations. Le feront-elles nécessairement en raison de cet ajustement ? Il faut rappeler que les charges, ce que payent les complémentaires, augmentent moins vite que ce que finance la sécurité sociale. Nous, nous avons des dépenses qui augmentent à peu près chaque année de 2%, 2,4%. Les complémentaires, c'est plutôt 1,4%, 1,5%. Pourquoi cette différence ? Les complémentaires couvrent plutôt ce que l'on appelle "les petits risques", là où la sécurité sociale finance davantage les infections longue durée et les gros risques. Il y a donc un décalage. J'espère que les complémentaires considèreront qu'elles peuvent le prendre dans leur économie générale.
Le budget prévoit aussi 1,5 milliards d'économie dans le secteur du médicament. Allez-vous forcer les médecins à prescrire moins ?
Il y a deux choses : des baisses de prix, et puis une action que l'Assurance maladie porte également, qui est d'essayer de prescrire de manière juste. Les baisses de prix, nous en pratiquons chaque année. Un médicament, on le paye cher au début, puis il a un cycle de vie, et nous en révisons le prix dans la durée. En France, je pense que nous avons encore des marges d'économie, en faisant que nous continuions à recourir davantage aux médicaments génériques. Nous progressons chaque année et nous avons encore une marge de progression. Nous avons aussi une marge de progression sur des médicaments de tous les jours, car nous consommons encore trop d'antibiotiques sans raison. On n'oblige pas un médecin à prescrire moins, on partage avec lui des éléments qui sont issus des recommandations de la Haute autorité de santé. Et puis, nous pouvons, par des rémunérations que nous avons créées depuis quelques années, quelque part, intéresser économiquement le médecin, au fait, non pas de prescrire moins, mais de prescrire juste.
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