Fumeur, patient, parent... Ce que le projet de budget 2018 de la Sécurité sociale va changer pour vous
Les principales mesures du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 ont été présentées, jeudi, par le gouvernement.
Que vous réserve le budget 2018 de la Sécurité sociale, présenté jeudi 28 septembre par l'exécutif ? Une facture plus salée si vous êtes fumeur ou hospitalisé, mais des minima sociaux revalorisés si vous faites partie des salariés ou retraités les plus modestes.
Car, petit rappel, ce budget concerne trois branches : la branche maladie (et donc la santé), la branche famille (toutes les prestations versées par les caisses d'allocations familiales) et la branche vieillesse (les pensions de retraite). Voici ce qui devrait changer pour vous.
Si vous êtes hospitalisé
Il vous en coûtera deux euros de plus par jour. Inchangé depuis 2010, le forfait hospitalier passera, en 2018, de 18 à 20 euros (et de 13,50 euros à 15 euros pour les hospitalisations en psychiatrie). Cette dépense sera prise en charge par votre complémentaire santé, si vous en disposez.
Mauvaise nouvelle qui va de pair : votre mutuelle risque fort augmenter. Car la hausse du forfait hospitalier "sera obligatoirement répercutée sur les cotisations", a prévenu le président de la Fédération nationale de la Mutualité française, Thierry Beaudet.
Si vous êtes fumeur
Le paquet de cigarettes vous coûtera 10 euros dans trois ans. La pause cigarette vous est précieuse ? Savourez-la, car ce plaisir vous coûtera de plus en plus cher : le prix du paquet de tabac atteindra 10 euros d'ici à la fin 2020. Après un premier relèvement "dans les prochaines semaines", le paquet augmentera d'un euro en mars 2018, de 50 centimes en avril et en novembre 2019, de 50 centimes en avril 2020 et de 40 centimes en novembre 2020.
Si vous êtes handicapé
Votre allocation sera augmentée de 40 euros à la fin 2018. La promesse de campagne d'Emmanuel Macron sera tenue : l'allocation aux adultes handicapés passera de 811 euros par mois, pour une personne seule, à 860 euros au 1er novembre 2018, puis à 900 euros au 1er novembre 2019. Cette hausse de 90 euros en deux ans représente "un effort supplémentaire de 2 milliards d’euros sur le quinquennat", avait annoncé le Premier ministre Edouard Philippe le 20 septembre. Plus d'un million de personnes devraient en bénéficier.
Si vous êtes parent
Le nombre de vaccins obligatoires passe de trois à onze. Onze vaccins, contre trois actuellement, seront obligatoires pour les enfants qui naîtront à partir du 1er janvier 2018. A la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite, vont s'ajouter coqueluche, rougeole-oreillons-rubéole (ROR), hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C.
Les primes de naissance et d'adoption revalorisées. Elles vont être "dégelées" en 2018, pour suivre l'inflation.
Vous pourrez perdre jusqu'à 15 euros sur la Paje. Pour les enfants nés ou adoptés à partir du 1er juillet 2018, le plafond de la Prestation d'accueil du jeune enfant (Paje), allocation versée mensuellement, sous conditions de ressources, aux parents d'enfants de moins de trois ans, est revu à la baisse. Il passera de 184 euros par mois à 169 euros, soit 15 euros de moins.
Le plafond de ressources sera également plus bas. Conséquence, selon Le Figaro, "certaines familles devraient sortir des critères d'attribution. Du fait de la baisse des plafonds de ressources, environ 10% d'entre elles ne seront plus éligibles à l'allocation de base de la Paje, et un peu plus de 5% ne toucheront plus la prime à la naissance (923 euros)".
Si vous êtes parent isolé
Vous bénéficierez d'une aide plus importante pour la garde de vos enfants. Si vous êtes une mère (ou un père) élevant seuls vos enfants, leComplément de libre choix du mode de garde (CMG, versé sous plafond de ressources) sera revalorisé de 30% au 1er octobre 2018. "Ce sera plus 138 euros par mois, pour accéder à une garde d'enfant pour (des) familles en grande difficulté", a déclaré la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Son entourage a précisé à l'AFP que "toutes les familles monoparentales verront leur montant augmenter".
Cette aide est versée aux parents d'enfants de moins de 3 ans qui emploient une assistante maternelle, une garde à domicile, ou dont l'enfant est accueilli dans une micro-crèche. Selon l'Insee, 1,7 million de familles sont monoparentales, soit plus d'une sur cinq (22%), et un tiers vivent sous le seuil de pauvreté.
Votre allocation de soutien familial est revalorisée. Cette allocation, qui complète le revenu des parents isolés ne percevant pas de pension alimentaire, sera revalorisé de 6 euros le 1er avril 2018.
Si vous gagnez autour du smic ou moins
La prime d'activité va augmenter. Elle augmentera de 20 euros par mois en octobre 2018. Et au total, sa revalorisation sera de "80 euros par mois au niveau du smic au cours du quinquennat". Si vous gagnez moins de 1,3 smic, vous touchez cette prime, comme environ 2,5 millions de foyers.
Si vous êtes indépendant
Le RSI va disparaître. Le Régime social des indépendants (RSI) sera progressivement supprimé pour être confié au régime général à partir du 1er janvier 2018, "avec une phase transitoire de l'ordre de deux ans". Si vous êtes indépendant, vous allez donc intégrer, ou réintégrer, le régime général. Vous allez également bénéficier de deux baisses de cotisations : -2,15 points sur les cotisations famille et un accroissement de l'exonération des cotisations d'assurance-maladie et maternité.
Une "année blanche de cotisations". A compter du 1er janvier 2019, les créateurs et repreneurs d'entreprises bénéficieront, sous conditions de ressources, d'une "année blanche" de cotisations sociales, au titre de leur première année d'activité.
Si vous êtes retraité
Le "minimum vieillesse" est revu à la hausse. Vous touchez les 803 euros mensuels d'allocation de solidarité aux personnes âgées, comme 550 000 personnes en France ? Ce montant sera augmenté de 100 euros par mois en trois fois : +30 euros en avril 2018, +35 euros au 1er janvier 2019 et +35 euros en janvier 2020.
Vous y perdez avec la hausse de la CSG. Cette hausse va vous frapper au portefeuille, sauf si vous touchez moins de 1 289 euros mensuels et que vous êtes exonéré de CSG ou soumis à son taux réduit. Mais si vous ne faites pas partie des 40% de retraités aux revenus les plus modestes, vous sentirez la ponction. En effet, sur une pension de 1 500 euros par mois, une hausse de 1,7 point de CSG représente près de 25 euros de prélèvement supplémentaire. A priori, vous êtes le ou la principal(e) perdant(e) de cette mesure.
Vous y gagnez avec la hausse de votre pension de base. Bonne nouvelle pour les seniors : la pension de base des salariés du privé, des indépendants et des agriculteurs augmentera de 0,8% au 1er octobre 2017. Un coup de pouce après "trois années de vaches maigres", assurent Les Echos.
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