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Roland Héguy (UMIH) : "Dans la restauration, on a besoin des CDD !"

Roland Heguy, président de l’UMIH, s'est insurgé lundi dans l'interview éco sur franceinfo contre le projet du gouvernement de taxer les contrats courts. Il a avancé "la saisonnalité et les besoins ponctuels" de l'hôtellerie et de la restauration.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Roland Héguy est le président de l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie). (RADIO FRANCE)

L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) ne veut pas du projet du gouvernement d'imposer un "bonus-malus" sur les contrats courts. "On est complètement opposés à cette réforme", a lancé Roland Heguy, président de l’UMIH, invité de l'interview éco de franceinfo lundi 16 octobre.

franceinfo : le gouvernement veut s’attaquer aux contrats les plus précaires et les plus courts. Qu'en pensez-vous ?

Sur le fond on est complètement opposé à cette réforme. D’abord on l’a appris ce matin [lundi 16 octobre] par la presse. Je rappellerai deux chiffres importants : sur un million de salariés dans les cafés hôtels et restaurants, nous avons 350 000 saisonniers. C’est important. Et il faudrait rajouter les contrats courts, les extras. Ça c’est un besoin. Il ne faut pas rêver, le chef de l’entreprise ne va pas passer ses CDD en CDI, ce n’est pas possible pour différentes raisons. Ponctuellement on a des besoins très forts. Nous avons une particularité dans nos métiers qui est la saisonnalité et des besoins ponctuels. Oui nous avons besoin de ces CDD et je le répète, ces CDD ne passeront pas en CDI, c’est un rêve.

On ne change rien ?

On demande aux entreprises d’être agiles. Cette taxation va complètement les compresser, les alourdir, donc trouvons une autre solution. On aura tout le temps besoin de CDD. Ce qu’il ne faudrait pas, c’est que quand le chef de l’entreprise aura besoin de cinq CDD, à cause de cette taxation, on réduise ce besoin à deux ou trois CDD. Imaginez-vous ce qui va se passer en 2024 avec les JO.

Et si c’était efficace ? Si ce projet du gouvernement allait créer des emplois dans votre secteur ?

Mais on crée des emplois, et on a besoin de beaucoup d’emplois. Le problème que l’on a aujourd’hui est simple : la France est rongée par le chômage et en face on ne trouve aucun salarié. On planche sur ça. On est capable de travailler avec le gouvernement. Pourquoi on ne trouve personne ? On a estimé à plus de 150 000 le nombre de salariés qui nous manquaient.

Comment l’expliquez-vous ? Ce sont les conditions de travail, le salaire qui est trop bas ?

C’est un tout. D’ailleurs nous avons monté des Assises de la restauration. La notion du métier, des conditions de travail vont être évoquées, mais malheureusement il n’y a pas que ça. Comment valoriser ces métiers-là en prenant en compte les conditions de travail ? Nous avons identifié nos faiblesses.

Emmanuel Macron veut pousser l’apprentissage. Trouvez-vous des apprentis ?

Absolument pas. On a un besoin de plus du double, il faut faire de la pédagogie avec les parents. Dans nos métiers quand vous êtes passionnés il n'y a pas le chômage.

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