Taux d'imposition minimal des multinationales : "Ça va se faire !", selon l'économiste Farid Toubal
Le projet d'une imposition minimale des multinationales progresse. Les ministres des finances du G7 se réunissent vendredi à Londres.
Les multinationales vont-elles payer plus d'impôt ? Le sujet est brûlant. Les ministres des finances du G7 se réunissent à Londres vendredi 4 juin. Ils vont tenter de faire avancer ce projet d'un impôt minimal mondial sur les sociétés. Invité éco de franceinfo, jeudi 3 juin, l'économiste Farid Toubal, professeur à l'université Paris-Dauphine est "assez confiant" : "Ça va se faire !". "La réforme avait été bloquée par l'administration Trump, rappelle-t-il. Et puis, coup de théâtre… L'administration Biden propose cette taxation mondiale minimale."
Selon l'économiste, "le principe est simple" : il s'agit d'empêcher que "certaines multinationales qui avaient transféré leurs bénéfices dans les paradis fiscaux évitent l'impôt chez elles". Cet évitement provoque d'énormes pertes de recettes fiscales : "Pour la France, ça s'élève à un peu plus de 10 milliards d'euros par an", souligne Farid Toubal.
Un débat sur le niveau de l'impôt
Quel sera le taux de cet impôt ? Les débats sont vifs. La secrétaire d'État au Trésor des États-Unis, Janet Yellen, évoque maintenant "un plancher" de 15%, mais pour Farid Toubal, un taux effectif de 21% serait plus approprié : "En France, les entreprises paient un taux statutaire à 28%. Mais lorsqu'on prend en compte toutes les déductions dont les entreprises peuvent bénéficier, le taux effectif est autour de 20%. 21% nous semble donc le taux effectif le plus juste."
Au sein même de l'Europe, plusieurs pays s'opposent au projet. C'est le cas de l'Irlande. Mais selon l'économiste, "cela ne bloquera pas la possibilité d'un accord."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.