Voiture électrique : "Les constructeurs vont pouvoir tirer leur épingle du jeu", estime François-Xavier Pietri, journaliste économique
Le journaliste économique François-Xavier Piétri publie aux Editions de l’Observatoire un livre intitulé "Voiture électrique : ils sont devenus fous !".
Alors que se tient le salon international de l’Automobile à la Porte de Versailles à Paris, la voiture électrique n’a jamais été aussi présente dans les esprits. La voiture électrique, ses forces et ses faiblesses. François-Xavier Piétri est journaliste économique et publie aux Editions de l’Observatoire un livre intitulé Voiture électrique : ils sont devenus fous !.
franceinfo : De qui parlez-vous lorsque vous dites "ils sont devenus fous" ?
François-Xavier Piétri : Ce sont ceux qui ont pris un jour cette décision un peu farfelue de considérer qu’il n’y avait que la voiture qui pouvait faire émerger le zéro CO2. En fait, on a fixé cet objectif de zéro CO2 en 2050, et puis on s’est dit derrière avec quoi on va le faire ? Avec l’avion c’est compliqué, avec l’agriculture on n’avait pas envie de se mettre à dos les agriculteurs. Au début ce sont les technocrates européens et ensuite, derrière, les parlementaires et les États qui ont validé ce choix, difficilement, mais il l’ont validé quand même .
Des régions entières se mettent à la fabrication de la batterie électrique, des "megafactories" voient le jour du nord au sud de la France. Le mouvement est aujourd’hui incontournable. Ne faut-il pas l’accompagner ?
Evidemment, il faut accompagner ce mouvement puisque les constructeurs n’ont pas le choix. Ils sont d’ailleurs dans une attitude un petit peu schizophrène. Aujourd’hui quand vous écoutez les constructeurs ils vous disent : "On va dans le mur, c’est compliqué, ça va être très dur de faire cette bascule et, en même temps, ils sont obligés de le faire. Donc ils investissent massivement".
Je voudrais juste un peu nuancer sur les batteries. Aujourd’hui, les batteries viennent très largement d’Asie et de Chine. Quand on regarde les projets de gigafactories : Stellantis, c’est avec TotalEnergies et sa filiale Saft. Mais, par exemple, Renault battit son projet avec Envision qui est un groupe chinois. Ce sont donc des batteries chinoises qui vont alimenter notre gigafactory à Douai (Nord).
Quels sont les principaux points noirs à vos yeux ?
Pour moi, il y a deux sujets. Il d’abord le sujet social, et pas pour les constructeurs. Je pense que les constructeurs vont pouvoir tirer leur épingle du jeu car, en fait, ils font des économies en effectifs [cinq personnes pour fabriquer un moteur thermique, trois pour un moteur électrique] et vendent des voitures plus chères. Ils gagnent en ce moment beaucoup d’argent.
En revanche, pour les petits, les équipementiers par exemple sont morts car ils n’ont pas de reconversion possible. Dans un moteur électrique il y a 30 pièces. Dans un moteur électrique, il y en a 70. Donc il y a beaucoup moins à fournir. Les garagistes vous disent qu’il n’y a plus d’entretien. C’est bien pour le conducteur mais pas pour le garagiste.
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