Il n’y a que le football qui marche dans ce pays ?
Huit organisations patronales, Medef en tête, qui réclament à l’exécutif de graver le pacte de responsabilité dans le marbre de la loi, et d’appliquer au plus vite la baisse des charges, le choc de simplification, la réduction des dépenses publiques : est-ce à croire que les réformes promises, depuis six mois et plus, seraient en passe de s’enliser dans les sables du quinquennat ?De quoi se dire que non, vraiment rien ne marche.
Ce n’est pas comme les Bleus. Les Français leur demandent du collectif, de la confiance, de la réussite, de l’imagination, de la compétitivité, de la vitesse d’exécution, avec en prime la diversité, comme en 98, et l’autorité de l’entraîneur. Le plus étrange est que nous attendons beaucoup de nos tricolores, et plus grand-chose de ceux qui, de gauche comme de droite, président aux destinées de la vie politique et économique de ce beau pays.
La difficile mise en œuvre des décisions politiques
C’est trop long, il y a trop de blocages, déplorent des patrons qui ont dans leur collimateur les députés frondeurs, les cheminots, les intermittents et autres mécontents, et ne supportent plus l’inertie. Le chef de l’Etat en est conscient. François Hollande confie que l’un des principaux obstacles est la mise en œuvre des décisions politiques.
Son pacte lancé le 14 janvier ne sera effectif que le 1er janvier 2015 : deux allers-retours à l’Assemblée, le dialogue social, des élections au milieu. "Au train où vont les choses, les mesures porteront leurs fruits… en 2017", confie le président avec le sourire. Traduisez : pour celui ou celle qui viendra après, si ce n’est pas moi.
L’Elysée n'a pas réagi aux patrons
"Ils nous avaient prévenus de leur initiative", précise l’entourage présidentiel, à propos de l’appel publié dans le JDD , avant d’ajouter : "il s’agit d’une réforme structurelle dont dépend la réussite du quinquennat, pas d’une réformette". François Hollande recevra donc les responsables de l’AFEP, l’association française des entreprises privées, ce lundi après-midi à 17h, pour arrondir les angles à une semaine de la conférence sociale. Une réunion avec les ministres concernés est même programmée mercredi. Un proche du président glisse un tacle : "c’est normal que les conservateurs de tous poils manifestent. Lui, il tient bon".
Heureusement, il y a le football. Il faut réécouter ce qu’a dit le chef de l’Etat au Grand Journal ce Canal+ vendredi : "je soutiens l’équipe de France, jusqu’au bout. Ce qui compte, ce n’est pas le mi-chemin, c’est l’arrivée, ça compte pour tout". Belle métaphore, qui entretient le fantasme autour du ballon rond, de la part d’un François Hollande qui espère non seulement un succès ce soir, mais pourquoi pas une victoire finale au Brésil de ces Bleus qui jouent décidément plus collectif que les méchants frondeurs ou les vilains patrons.
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