Les come-back compliqués de Martine Aubry et Ségolène Royal
Et chacune, le fait avec son
caractère et avec sa méthode: Ségolène Royal est très directe, limite
provocatrice, Martine Aubry plus souterraine, mais tout aussi efficace.
La maire de Lille sait se
rendre incontournable. Elle est invitée par les plus grands : elle a vu François
Hollande lundi à l'Elysée, a déjeuné à Matignon avec Jean-Marc Ayrault le
lendemain. Ce mercredi, elle était au quai d'Orsay en train de préparer le
voyage en Chine qu'elle fera avec le président en avril. Bref, Martine est de
retour...
Et aujourd'hui son horizon
pourrait se dégager. Sa mise en examen dans l'affaire de l'amiante pourrait être
annulée. C'est en tout cas ce que va demander
son avocat. Martine Aubry est poursuivi dans ce dossier pour homicide
involontaire, quand elle était au ministère du Travail dans les années 80.
Et pourtant,
officiellement, elle est toujours en retrait de la vie politique nationale...
Oui, elle s'est mise en
retrait volontairement, après l'élection
de François Hollande quand elle a vu qu'elle n'aurait pas Matignon, elle a
refusé tout autre portefeuille et elle a même quitté Solférino.
Mais depuis, l'ancienne 1ere
secrétaire du PS continue de prodiguer ses conseils et de donner son avis, aux
ministres, aux députés, à tous ces amis, c'est sa façon à elle de rester dans
la course : "Je préfère apporter des idées que donner des bons et des mauvais points chaque jour..."
Donner les bons et les
mauvais points, le faire publiquement, de façon un peu tonitruante, ça c'est plutôt
la méthode Royal. L'ancienne candidate à la présidentielle fait dans le cash.
Elle était hier sur BFMTV et voilà ce
qu'elle a dit sur François Hollande qui renonce peu à peu à son objectif
d'inverser la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année : "Rien ne justifie en politique qu'on renonce à un objectif".
Ségolène Royal qui vient
d'être nommée vice présidente de la banque publique d'investissement après 3
défaites consécutives à la présidentielle de 2007, à la primaire en 2011 et aux
législatives de 2012, la présidente de
la région Poitou Charente ne trouve toujours pas sa place dans le dispositif
gouvernemental.
Et quand elle fait ce genre de sortie sur François
Hollande, elle a quelques "amis" au PS qui lui rappelle son rang comme le
député Olivier Falorni, celui qui l'a fait tomber à la Rochelle :
"Il faut que chacun s'exprime en fonction de ses compétences, de ses responsabilités..."
Martine Aubry a choisi la
solidarité, Ségolène Royal la provoc, mais chacune occupe le terrain. Elles restent
des voix qui comptent au PS et pour cause, estime Malek Boutih, plus personne
n'ose parler.
Une "place à prendre"
mais quelle place ?
Ségolène Royal aura bien du
mal à décrocher un portefeuille, son inimitié avec la première dame, Valérie
Trierweiller, est un vrai handicap...
Et pour Martine Aubry, c'est
Matignon sinon RIEN. Compliqué là aussi. Ses rapports avec François Hollande ne
sont pas simples. L'entourage de la maire de Lille est ravi de ce regain d'intérêt
de l'exécutif pour leur championne mais ses proches ne sont pas
d'illusion, "jamais Hollande ne la nommera à Matignon", voilà le
pronostic pas très optimiste de l'un des amis de Martine Aubry.
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