Remplacement de Bernard Laporte : qui est Patrick Buisson, probable futur président délégué de la Fédération française de rugby ?
Patrick Buisson a été désigné par le bureau fédéral, ce vendredi, président délégué de la Fédération française de rugby. Cette nomination doit être validée par l'ensemble des clubs français.
Bernard Laporte n’a pas l’intention de démissionner de son poste de président de la Fédération française de rugby. Mais il a proposé, vendredi 6 janvier, le nom de Patrick Buisson pour assurer l’intérim, contraint de se mettre en retrait sous la pression de sa ministre Amélie Oudéa-Castera, de la Ligue de rugby et du comité d’éthique de la FFR.
L’ancien sélectionneur des Bleus a été condamné en décembre à deux ans de prison avec sursis et à l’interdiction d’exercer pour avoir noué un pacte de corruption avec le président du club de Montpellier Mohed Altrad. Il a fait appel. mais comme le deuxième procès n’aura sans doute pas lieu avant la coupe du monde en France, cette année, Patrick Buisson devrait être "président délégué" jusque-là. Si bien sûr, les clubs confirment ce choix.
>> Rugby : Patrick Buisson désigné président-délégué de la FFR en attendant le vote des clubs
Patrick Buisson, qui n’a rien à voir avec l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy (c’est un homonyme), le grand public ne le connait pas du tout. Il vient de l’Isère et du rugby. Il a 67 ans. il est né à Vienne où il a joué au rugby dès l’âge de six ans et jusqu’à 18. Il était demi de mêlée. Un poste de malin disent tous les gens qui le connaissent. Et il va entamer des études d’informatique et se trouver un club à chaque fois dans la ville en question. Dans les Landes pendant son IUT il joue à Cap Breton. Et puis il vient faire une maitrise à Orsay et il joue à Saint-Germain-en-Laye et à Saint Cyr l’école. Avant de retourner chez lui, dans le Sud. Son père Denis Buisson s’occupe alors du club d’Uzès. Il va faire toute sa vie professionnelle dans l’informatique mais en prenant progressivement des responsabilités dans le rugby. il entraine les juniors d’Uzès, jusqu’à les faire monter en Fédérale 2. Et puis il se présente au comité de Provence où il sera élu président.
Apprécié par le monde amateur
Depuis deux ans, il est déjà vice-président de la Fédération en charge du rugby amateur. Il est connu et reconnu dans ce rugby amateur pour avoir travaillé sur la réforme des compétitions, avec la création de divisions intermédiaires entre les professionnels (Top 14 et Pro D2) et les tous petits clubs. En quelques années, ils ont créé deux divisions nationales qui fonctionnent bien de l'avis général. Il a beaucoup accompagné les présidents qui étaient parfois désarmés, pour éviter qu'ils se noient financièrement. Patrick Buisson a fait cela aux côtés d’un vieux limier de la Fédération qui s’appelle Maurice Buzy-Pucheu, à qui il a succédé justement comme patron du rugby amateur.
"L'avantage de Patrick c'est qu'il connaît parfaitement le rugby de la base des petits clubs à l'organisation des compétitions régionales, souligne Maurice Buzy-Pucheu qui ne tarit pas d'éloge. C'est un homme de terrain et il a ces qualités humaines pour aider les personnes à faire évoluer leurs clubs. C'est l'homme qu'il faut pour représenter la FFR. La Fédération a besoin de sérénité et d'efficacité." "Un vrai mec de terrain", dit Maurice Buzy-Pucheu. Son implantation est aussi due au travail qu'il a fait pour la transition numérique de la fédération et de tous les clubs à partir de 2008. Depuis 15 ans, il est aussi élu fédéral.
Changement de style
L’arrivée de Patrick Buisson aux commandes constituerait en tout cas un changement de style assez radical. Il faisait partie de l'équipe Laporte, ils sont d’ailleurs très proches mais très différents. Patrick Buisson est aussi posé que Bernard Laporte est exubérant. "C'est le yin et le yang", dit un connaisseur du milieu. En clair, ils sont complémentaires. Prudent, le futur potentiel Président ne s'exprime pas publiquement pour l'instant. Il lit énormément. Il vient par exemple de finir les sept tomes des Rois maudits. D'ici la fin du mois, il va devoir se faire élire par les 1941 clubs de la FFR dont 95% d’amateurs ! Au vu de sa très forte implantation dans plusieurs territoires, à la fois dans cette région Provence qu’il a présidée, dans une large vallée du Rhône et en Occitanie puisqu’il est toujours du côté de Nîmes, son élection devrait être assez large. Le vote aura lieu en ligne durant la troisième semaine de janvier.
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