Aurélie Filippetti : l'interview de Cahuzac "ressemblait à de la télé-réalité"
"Je me fiche de la
sincérité de Jérôme Cahuzac ". Alors que l'ancien ministre du Budget a
pris la parole pour la première fois depuis ses aveux mardi soir, annonçant sa démission de son
mandat de député, les mots de la ministre de la Culture sont durs. "Un
homme qui a fait ce qu'il a fait, on n'a pas à se demander s'il était sincère
ou pas. C'est une question qui n'a pas lieu d'être. Cette psychologisation de
la vie politique, je la trouve néfaste ", a déclaré Aurélie Filippetti,
invitée mercredi matin de France Info.
"Ce
moment ressemblait à de la télé-réalité, et ça ne grandissait pas la vie
politique ", estime-t-elle. Quant à la décision de démissionner formulée
par l'ancien ministre, elle n'aurait pas dû venir de Jérôme Cahuzac lui-même, selon Aurélie Filippetti : "Vous commettez une
faute, ensuite on s'en remet à vous pour savoir si vous allez revenir ou pas à
l'Assemblée nationale. C'est à l'Assemblée de prendre cette décision, mais en tout cas, en tant
que citoyenne et responsable politique, je souhaiterais qu'on se dote de règles ",
a-t-elle déclaré.
"Garantir
l'indépendance " du service public
La ministre a également
évoqué ses relations avec le nouveau ministre du Budget Bernard Cazeneuve, dans
un contexte de restrictions budgétaires affectant tous les ministères : "C'est
bien d'avoir une relation avec un ministre du Budget qui comprend les
spécificités du domaine de la culture, et qui comprend les mécanismes de
financement de l'exception culturelle ", explique-t-elle. "Ce
que l'on a convenu, avec Bernard Cazeneuve, c'est de préserver les mécanismes
de secteurs culturels comme le patrimoine ou le cinéma, qui s'exporte bien ".
Parmi les textes de loi à
venir dans le domaine de la culture et de la communication, Aurélie Filippetti présentera
par ailleurs, dans le courant du mois de mai, un projet de loi de
renforcement de l'indépendance de l'audiovisuel. "Nicolas Sarkozy
avait supprimé le mode de désignation par le CSA des patrons de Radio France et de
France Télévisions. Il faut des dispositions législatives qui garantissent
l'indépendance. Ils ne sont pas suspects individuellement, mais il faut des
institutions qui garantissent cette indépendance ", explique-t-elle.
Ce mercredi, un rapport parlementaire sur le statut des intermittents a en outre été rendu public, s'opposant aux avis de la Cour des comptes sur le déficit de ce régime : "Une analyse fine du secteur a montré que le déficit du régime des intermittents n'est pas de un milliards, mais s'élève à 300 millions par rapport au régime général ", explique la ministre, en promettant de s'attaquer "aux dérives, aux abus, aux dysfonctionnements, tout en préservant un système qui garantisse l'accompagnement de ces gens qui ont par nature des contrats plus précaires ".
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