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Jean-Claude Juncker : "L'Europe doit avoir un message social"

L'ancien président de l'Eurogroupe veut prendre la tête de la Commission européenne. Invité de France Info ce jeudi matin, il confirme qu'il est candidat pour succéder à José Manuel Barroso. Et précise son projet : "L'Europe doit avoir un message social. Sinon nous perdons l'adhésion de ceux qui travaillent".
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Pendant huit ans, le premier ministre du Luxembourg a
présidé l'Eurogroupe. Autrement dit, il a coordonné la politique de l'euro. Aujourd'hui,
il se lance dans une autre bataille. Comme le Français Michel Barnier, comme
l'Allemand Martin Schulz, il souhaite succéder à José Manuel Barroso. Le
prochain président de la Commission européenne sera désigné par les dirigeants
de l'Union après les élections europénnes. Il devra aussi être approuvé par le
Parlement.

"La crise n'est pas derrière nous "

Jean-Claude Juncker doit d'abord franchir une première
étape. Pour porter les couleurs de la droite européenne, il doit convaincre le
PPE, le Parti populaire européen. Quel est son programme ? "Je suis en
faveur de la stabilité de l'Euro. Je suis en faveur de l'approfondissement de
l'intégration européenne (...) Je mettrai aussi l'accent sur l'Europe sociale.
Nous avons besoin de mettre en place un socle de droits sociaux minimaux".

Surtout, ajoute-t-il, que "la crise n'est pas derrière nous ". Il en
est persuadé : "L'Europe souffre d'un manque de politique sociale".

"Nous parlons très peu des succès" de l'Europe

L'Europe a-t-elle oublié les citoyens ? Non, selon
Jean-Claude Juncker qui défend le bilan des dirigeants européens : "Nous
sommes insuffisamment fiers de l'Europe. Nous parlons très peu des succès. Nous
parlons des trains qui déraillent et jamais des trains qui arrivent en
gare"
. Au moment où François Hollande se revendique
"social-démocrate ", l'ancien président de l'Eurogroupe défend la
priorité donnée au désendettement : "N'est pas antisociale une politique
qui s'inscrit en faux contre les déficits et contre des niveaux trop élevés de
dette publique".

Sur le continent, des millions de citoyens rejettent
l'Europe, en particulier dans les pays du sud. Jean-Claude Juncker répond qu'en
Grèce, par exemple, il a été "accueilli avec beaucoup d'amitié et de sympathie "
: "Les Grecs savent bien que j'ai tout fait pour empêcher la sortie de la
Grèce de la zone euro (...) J'ai mis en garde tous mes collègues en Europe de
ne pas se vautrer dans une atmosphère de déréglementation et de flexibilisation
sans borne et sans gêne. L'Europe doit avoir un message social sinon nous
perdons l'adhésion de ceux qui travaillent."

Juncker et le paradis fiscal luxembourgeois : "Cela me gène"

 Le Luxembourg, que Jean-Claude Juncker a dirigé pendant
prèsde vingt ans, est un symbole des paradis fiscaux. Cela va-t-il peser dans
la campagne de l'ancien Premier ministre ? "Cela me gène, mais cela ne
m'impressionne pas. Le Luxembourg n'est pas ce paradis fiscal si décrit en le
caricaturant. Nous avons décidé (...) d'abolir le secret bancaire, de
participer au système international d'échange d'informations (...) Nous ne
sommes pas comme vous pensez que nous le serions".

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